James Chao, directeur de la firme de recherche IHS Automotive pour l'Asie-Pacifique rappelle l'enjeu : « Volvo n'est pas une marque chinoise indigène mais elle est détenue à 100% par des Chinois. C'est peut-être cette stratégie-là qui sera la bonne pour les constructeurs chinois qui essayent de pénétrer le marché américain. » Car en cas de succès, la porte sera ouverte : « ce serait une avancée majeure, pas seulement pour Geely mais pour toute l'industrie automobile chinoise », commente le même James Chao.
Alors, qui sera le Cheval de Troie ? La berline S60 produite à Chengdu, dans le sud-ouest de la Chine. « Elle sera présentée pour la première fois au Salon automobile de Detroit », assure David Ibison, porte-parole de Volvo à Göteborg en Suède. Et il prévient : « la S60L n'est qu'un élément de notre plan de renouveau aux Etats-Unis. » Et pour cause, Volvo prévoit de lancer sept nouveaux produits d'ici 2018 et de porter ses ventes aux Etats-Unis à environ 100.000 voitures par an. A terme, l'idée est que Geely, le propriétaire de Volvo, puisse suivre avec ses propres produits.
Geely avait racheté il y a cinq ans à Ford la marque suédoise fondée il y a près de 90 ans. La S60L avait été spécifiquement conçue pour le marché chinois. Volvo prévoit d'en livrer 1.500 exemplaires aux Etats-Unis. Mais pas que. Le constructeur envisage aussi la possibilité d'ouvrir une usine d'assemblage sur place. Les pôles se sont effectivement inversés.
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