Selon le journaliste belge Frédéric Soumois, 149 personnes sont décédées sur les autoroutes belges en 2006. Un résultat alarmant : il ne rencontre pas les objectifs fixés en 2002 lors des Etats généraux de la sécurité routière et fait repartir à la hausse la courbe des statistiques qui s'était stabilisée au cours des années précédentes. En 2002, les Etats généraux de la sécurité routière fixaient des objectifs précis. Est-ce l'échec d'une politique ?
Hier, patrons des parquets, policiers locaux et fédéraux, représentants des villes et communes et des associations d'utilisateurs de la route faisaient le point, en commission de l'Infrastructure, sur les objectifs des Etats généraux. Devant cinq parlementaires, dont le président de la Commission et en absence du ministre en charge, ce qui laisse perplexe quant à la priorité accordée à la lutte contre l'insécurité routière. Réforme du code, code de la rue, super-amendes, paiement immédiat, beaucoup de nouveautés sont nées des serments rédigés lors de ces Etats généraux. Mais il n'y a pas de meilleur baromètre que le chiffre des victimes sur la route, que les Etats généraux entendaient diminuer par deux entre 2001 et 2010, afin de l'aligner sur la norme européenne souhaitée. Les responsables de la police fédérale et locale ont présenté aux députés des bilans d'augmentation du nombre de contrôles entre 2002 et 2006 : + 14 % de véhicules contrôlés, + 19 % avec véhicules anonymes, + 11 % avec contrôle de vitesse, + 26 % de contrôles alcool, + 86 % de contrôles haleine, + 227 % de contrôles drogue, + 76 % de transports lourds.
Les 149 morts sur autoroute sont un sérieux bémol. C'est plus que les prévisions mais c'est aussi 20 morts de plus qu'en 2004. La même tendance est observée pour le nombre de blessés graves : il y en a eu 825 en 2006, soit près de 70 en plus qu'en 2005. "Nous avons atteint un plancher. Il est manifestement compliqué d'atteindre l'objectif assigné par les Etats généraux sans développer de nouveaux types d'actions", témoigne Herman Bliki, directeur général adjoint de la police administrative. A quoi pense-t-il ? "La technologie peut nous aider. Ainsi, le développement de caméras digitales de contrôle de la vitesse, comparable au dispositif mis en place en France, avec un traitement central des données et de l'envoi de la verbalisation. Il y a beaucoup d'endroits dangereux sur les autoroutes auxquels on ne peut accéder avec un radar mobile, comme sur le nord du ring de Bruxelles. Avec une caméra fixe, nous pourrions exercer un meilleur contrôle." Le patron de la police de la route Paul Deblaere explique : "L'action d'autres acteurs peut aussi nous aider à améliorer notre travail. Ainsi, la sécurisation des scènes d'accidents pourrait avantageusement être assurée par les Régions, responsables de l'infrastructure. Actuellement, nous devons engager une seconde équipe pour garantir la sécurité de nos agents qui interviennent pour le constat. Nous aurons donc davantage de motards sur la route sans en engager. Là où les autorités investissent dans des panneaux à affichage variable, comme c'est prévu en Région wallonne, cela peut diminuer le risque." Les autorités policières belges et les associations d'usagers veulent aussi un temps d'arrêt du chantier du code de la route et des changements successifs et permanents. La Belgique y verra peut-être plus clair sur la sécurité routière !
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