A Bruxelles, l'édition 2007 de la Journée sans voiture a été fixée au dimanche 23 septembre et la semaine de la mobilité se déroulera du 16 au 22 septembre. Ces événements engendrent un intérêt tout particulier de la population bruxelloise à se déplacer à pieds, en vélo ou en transports en commun. L'objectif est que ces modes de déplacement deviennent un réflexe et une habitude afin de laisser la voiture au garage quand il faut faire de petits trajets ! Le gouvernement wallon veut lui aussi organiser une journée sans voiture à l'image de ce que fait déjà la Région bruxelloise. Il va lancer un appel aux communes wallonnes pour qu'elles se joignent à l'initiative. Elle devrait avoir lieu à l'occasion des Fêtes de Wallonie au mois de septembre.
Les effets positifs d'une journée sans voiture...
Bruxelles Environnement-IBGE, l'administration de l'environnement et de l'énergie de la Région de Bruxelles-Capitale, s'est penchée sur cette Journée sans voiture. Elle souligne qu'entre les ravis qui voudraient que cela se reproduise plus souvent et les mécontents qui trouvent honteux d'être ainsi "privés de liberté", cette journée festive connaît incontestablement un succès de foule. Autre fait incontestable : l'impact positif sur l'environnement. Ces dernières années, à l'occasion de la journée "En ville sans ma voiture", le laboratoire de recherche en environnement de l'IBGE a mené une étude comparative afin d'évaluer les effets d'une telle journée sur l'environnement bruxellois. Cet événement montre que les niveaux de pollution atmosphérique reflètent clairement l'impact du trafic automobile sur la qualité de l'air à Bruxelles. Parmi les polluants incriminés, les NOX (oxydes d'azote) présentent des différences assez spectaculaires entre une journée sans voiture et un jour normal de trafic.
Comme le montre le graphique, l'air de la rue de la Loi, fortement exposée au trafic, présentait en 2005 une moyenne en NO (monoxyde d'azote) dix fois inférieure à la moyenne d'un jour de semaine et cinq fois inférieure à la moyenne d'un dimanche normal. On observe très clairement qu'une fois la circulation rouverte (vers 19h), la pollution en NO grimpe en flèche.
Dans les tunnels, ces différences sont encore plus fortes puisqu'on a relevé dans le tunnel Léopold II (centre) une concentration 112 fois moindre de NO qu'un jour de semaine et 85 fois moindre qu'un dimanche normal. Les concentrations en CO (monoxyde de carbone) observées dans les tunnels du centre-ville étaient, ce dimanche-là, douze fois moindres qu'un dimanche normal et seize fois moindres qu'un jour de semaine.
Le cas particulier de l'ozone
Lors du dimanche sans voiture 2003 (journée particulièrement ensoleillée), la concentration en ozone était plus élevée qu'un dimanche ou un jour de semaine ordinaire.
Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus, ces concentrations élevées ont chuté à tous les postes de mesure au moment de la réouverture de la circulation dans Bruxelles (vers 19h). Ce phénomène s'explique par le fait que dans les gaz d'échappement, on retrouve à la fois les gaz producteurs (le dioxyde d'azote, NO2) et destructeurs de l'ozone (le monoxyde d'azote, NO).
Lors de l'arrêt du trafic, on observe un changement au niveau des concentrations. Il y a alors moins de NO que de NO2 dans l'air ambiant, ce qui entraîne une destruction d'ozone moins intense que sa production. Dès le retour du trafic, la concentration en NO est à nouveau plus élevée, ce qui permet une diminution importante des quantités d'ozone.
La conclusion de Bruxelles Environnement-IBGE : cette expérience montre qu'une mesure d'urgence comme l'arrêt du trafic lors d'un pic d'ozone afin de diminuer celui-ci serait contre-productive à court-terme. Pour prévenir les pics d'ozone en été, il est essentiel de prendre des mesures structurelles et de réduire les émissions de NOX à la source et sur le long-terme ! N'attendons pas les pics pour réagir provisoirement. Agissons durablement, en toute saison et selon nos nécessités.
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