En Allemagne, le ministre de l'Environnement Sigmar Gabriel a annoncé que le gouvernement souhaite réformer le mode de calcul de la taxe annuelle sur les véhicules pour prendre en compte le niveau de pollution de la voiture plutôt que la cylindrée du moteur et imposer cette réforme d'ici la fin de l'année (nécessitant l'accord des Länder (Etats régionaux) compétents en la matière). La réduction des gaz à effet de serre est une priorité pour le gouvernement d'Angela Merkel qui préside l'Union européenne jusqu'en juin 2007. Le ministre social-démocrate a ajouté que "le système actuel qui taxe les voitures en fonction de la puissance de leur moteur permet déjà d'une certaine façon de faire payer davantage les propriétaires de véhicules plus polluants. Mais en prenant en compte les émissions de CO2 plutôt que la cylindrée, le futur mode d'imposition encouragera les consommateurs à se tourner vers des véhicules moins polluants à puissance égale, ce qui incitera indirectement les constructeurs à concevoir des voitures plus respectueuses de l'environnement." Le ministre social-démocrate des Transports, Wolfgang Tiefensee, a déclaré que "l'automobiliste ne doit pas subir de charge supplémentaire, afin que celui qui n'a pas grand chose dans son porte-monnaie puisse encore faire le plein et utiliser sa voiture. Pour des véhicules émettant particulièrement peu de CO2, la taxe pourrait même être supprimée. La réforme devrait être instaurée progressivement, laissant un délai de grâce aux automobilistes propriétaires de véhicules anciens (et donc polluants). Le but n'est pas d'encaisser de l'argent, mais de faire quelque chose pour l'environnement." La proposition du ministre Gabriel a été saluée à Bruxelles par le commissaire européen chargé de l'Industrie, Günter Verheugen : "Il est nécessaire de mettre en place des incitations pour influencer le comportement des consommateurs. Sans vouloir nous immiscer dans les affaires allemandes, nous considérons que c'est la bonne manière de faire".
Les réserves et oppositions au projet
Les patrons de DaimlerChrysler, Volkswagen, Opel et Ford Allemagne ont protesté dans une lettre ouverte. La chancelière Merkel est venue au secours du secteur en demandant que la baisse des émissions de CO2 soit imposée "par segments" et non pas dans le cadre "d'une solution générale". Certains responsables régionaux sont inquiets que ce projet puisse se traduire par des rentrées fiscales en baisse pour les Etats régionaux. Le ministre conservateur des Finances du Land de Schleswig-Holstein (nord), Rainer Wiegard, s'y oppose tandis que son homologue conservateur de Saxe-Anhalt (est), Karl-Heinz Daehre met en garde contre des "décisions hâtives."
Rappelons que Commission européenne souhaite obtenir des constructeurs automobiles qu'ils réduisent de 25% d'ici cinq ans la quantité de CO2 émise par les voitures neuves !
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