L'ADLC (Autorité de la concurrence) vient juste de rendre son verdict sur un thème particulièrement important pour les constructeurs automobiles : l'ouverture du marché de l'après vente. L'ADLC s'est prononcée en la faveur de la suppression du monopole des constructeurs.
"En avril nous avons rendu publique une vérité qui dérangeait. Les constructeurs ont tenté de nous faire taire en attaquant notre diagnostic devant le Conseil d’Etat mais nous avons analysé et vérifié toutes les données qui nous été transmises par les différents acteurs. Nous sommes aujourd’hui convaincus de nos conclusions et prêt à être auditionné par le Parlement", affirmait Bruno Lasserre, président de l'ADLC.
Depuis plusieurs mois, on entend parler d'une véritable libéralisation qui permettrait aux propriétaires de véhicules de faire jouer la concurrence et de ne plus être obligé de passer par les constructeurs pour l'après vente, et en particulier, pour les pièces de carrosserie. Ces dernières sont au centre du débat. D'un côté, les marques automobiles estiment qu'elles leur appartiennent, au nom de la propriété intellectuelle. De l'autre, les spécialistes de l'après vente, qui attendent avec impatience cette ouverture. Il y a donc un marché à prendre pour tous les acteurs privés du secteur qui pourraient, eux aussi, proposer les réparations à leur client sans forcément devoir acheter les pièces aux constructeurs et les facturer au prix fort.
Concernant la fin du monopole, l'ADLC préconise une ouverture progressive : « L'Autorité de la concurrence estime qu'il est souhaitable de conserver cette protection pour les pièces visibles dites de 'première monte' (destinées à l'assemblage du véhicule neuf), mais elle propose de lever, de manière progressive et maîtrisée, la restriction pour les pièces de rechange destinée à la réparation »
Un avis qui, forcément, ne plaît pas du tout aux constructeurs automobiles. Ces derniers ont déjà pris la décision de déposer un recours devant le conseil d'Etat. Ce qui inquiète les marques automobiles, c'est de voir la situation devenir comme en Grande Bretagne, où le marché est ouvert, et où 80 % des pièces proviennent de Chine.
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