A Apucarana, ville de l'Etat du Parana au Brésil, le livreur de journaux a une vieille Jeep et son pot d'échappement lâche des effluves de poulet grillé. Face à l'augmentation du prix du diesel à la pompe, João Claudio Plath a décidé d'élaborer son propre mélange de carburant. Il a passé des heures sur Internet et lu beaucoup de livres sur ce sujet pour y parvenir. Un ami professeur de biochimie l'a aidé à peaufiner sa mixture. Sa matière première ? De la graisse stockée dans les rôtisseries à poulets et récupérée chez les commerçants de la région. Il la mélange ensuite avec de l'alcool, de la soude caustique et du méthanol dans sa machine à laver pendant vingt minutes. Il fait ensuite décanter la mixture au soleil avant de faire le plein, qui lui coûte désormais quatre fois moins cher. Depuis deux ans, le moteur de sa voiture ronronne sans accroc et son rendement n'a pas bougé d'un poil : 10 km par litre de "pouletdiesel" en zone urbaine. João est avant tout très fier d'avoir trouvé une alternative au combustible fossile, le pétrole, qu'il qualifie d'"instrument de torture de l'écosystème". Au Brésil, uniquement les camions, bus ou véhicules utilitaires roulent au diesel, interdit aux voitures particulières. Egalement, l'essence contient de 20% à 25% d'éthanol. Plus de 80% des voitures vendues sont équipées de moteur bicarburant permettant de rouler à l'essence ou à l'éthanol pur.
Source : article de Charlotte Valade, à Rio de Janeiro
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