Le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA) a étudié la cohabitation entre l'automobile, les camions et les transports en commun. D'après lui, les camions peuvent être tout aussi citoyens que la voiture. 150 % de croissance depuis 1970 : le transport de marchandises par route représente ni plus ni moins 75 % de l'ensemble du marché du fret à travers l'Europe ! Montrés du doigt (sécurité, pollution), les camions demeurent cependant l'outil principal pour acheminer les marchandises. Ils contribuent ainsi à l'augmentation des échanges de biens et donc à la croissance économique. Un phénomène qui semble devoir durer : la part du rail en 30 ans a suivi une courbe inverse ; en chutant de 32 à 12 % de parts de marché !

La raison d'une telle situation ? Le cargo, l'avion, la péniche ou le train ne remplaceront jamais le camion pour approvisionner l'épicerie de quartier. 80% des déplacements de marchandises se font sur des distances inférieures à 150 km. La force du transport routier de marchandises réside donc dans sa souplesse, son adaptabilité à tous les lieux de livraison, et son efficacité. Les constructeurs travaillent dans le sens d'une diminution drastique des émissions (véhicules diesel actuels, véhicules de livraison légers...), du bruit et des risques liés à une collision avec une automobile. En 2005, 85 % des transports de marchandises en France, y compris le trafic de transit, s'est fait avec des véhicules nés des technologies Euro 2 et 3. Aujourd'hui, les camions qui roulent le plus sont les moins polluants. D'autant qu'aux matières premières acheminées aux professionnels, viennent s'ajouter de plus en plus de livraisons faites aux particuliers (commerce en ligne) et des services publics de plus en plus efficaces et prompts à intervenir (entretien de la voirie, ramassage des ordures ménagères, EDF, Poste, etc.).

Pour autant, une plus grande mixité entre les différents modes de transports est à l'ordre du jour : la Commission européenne appelle de ses vœux un recours plus grand à l'intermodalité. Elle entend favoriser le mixage entre le rail, la voie aérienne et la route, prévoit une harmonisation du "transbordement horizontal" à grande échelle. Ce nouveau système doit permettre l'utilisation du rail (ferroutage) pour des trajets plus courts (moins de 200 km). Enfin, il faut souligner que le transport routier de marchandises est effectué par des professionnels dont la formation et la compétence sont en constante amélioration et soumis à des exigences drastiques dans de nombreux domaines comme les temps de conduite ou les éléments techniques du véhicule, de façon à garantir un maximum de sécurité. La première navette transportant des poids lourds a été inaugurée en novembre 2003.

Les transports en commun : un complément indispensable à l'automobile

Le CCFA souligne que la conscience de chacun est aussi un facteur essentiel à l'amélioration de la qualité de l'air. Conduire d'une façon apaisée, sans à-coups, instaurer le covoiturage dans son entreprise, savoir bien choisir son moyen de transport en fonction de sa destination sont autant de comportements qui se traduisent par une diminution de la consommation et des émissions. Les choix des citoyens européens sont d'ailleurs intelligemment dictés par les commodités offertes ou non à chacun de se déplacer en voiture particulière, en transport en commun, en deux-roues ou tout simplement à pied. Contrairement à quelques idées reçues, comme le montre l'étude Sesame Certu, les Parisiens plébiscitent la marche à pied (55 %) et les habitants d'Amsterdam ne se déplacent pas tous à vélo (18 % seulement) : 47 % choisissent leur automobile. Et ils marchent peu, 21 % soit moitié moins qu'à Paris. Ce qui démontrerait que le vélo est le substitut à la marche et pas à l'automobile.