Chicago, here we are ! Cette semaine, on attaque enfin ! Après une rapide présentation de la Windy City, on quittera la grosse agglomération pour traverser l’Illinois avec une petite surprise... Fasten your seatbelt, it’s time to go !
Troisième plus grosse ville américaine, Chicago a quasiment toujours été un centre névralgique de l’économie US. Pôle de développement incontournable, cette ville aux majestueuses tours mériterait à elle seule un roman. La Prohibition avec Al Capone ou la Willis Tower (anciennement Sears, la plus haute au monde de 1974 à 1998) ont également contribué à la rendre célèbre. Elle est située dans la “ceinture des industries” et son emplacement stratégique aux bords du Lac Michigan en faisait le départ logique de la route vers l’Ouest...
En plein centre-ville, au croisement de la Michigan Avenue et de Adams Street, on découvre LE panneau tant attendu ! Ça y est, c’est le départ d'une route longue de 3670 km (on en fera beaucoup plus avec les détours...)
Quitter Chicago, c’est plonger dans l’Illinois agricole. Les champs de céréales s’étalent à perte de vue mais et au bout de quelques dizaines de kilomètres on débarque sur Joliet… qui accueille une course d’Indycar le soir-même !
L’énorme ovale du Chicagoland Speedway attire 75 000 personnes, l’ambiance est absolument unique. Avant de voir les voitures débouler en piste, on se demande, en tant qu’Européens, comment ces courses sur ovale peuvent attirer autant de monde. Dès les premiers tours de roues, on comprend pourquoi.
Le volume sonore est au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Les monstres mécaniques rugissent à plus de 120 dB. On n'est plus dans les gradins, on est sur la piste.
La vitesse à laquelle tournent ces monoplaces est proprement hallucinante. La radio de course vissée sur les oreilles, tout le monde se prend au jeu. Quelle sera la bonne stratégie pour gagner ? Qui a fait le plus d’arrêts ? On guette également des dépassements spectaculaires… La radio crépite d'informations, le simple fait de suivre le déroulement de la course est un processus tellement prenant qu'il est impossible de ne pas être happé par cette folie ovale !
Ce type de course ne connaîtrait aucun succès en Europe, mais c’est réellement un formidable spectacle qui réunit tous les dimanches (il y a aussi le Nascar !) des dizaines de milliers de fans. Pour la petite histoire, c’est Dario Franchitti qui s’imposera, il a aussi gagné cette année-là les 500 miles d’Indianapolis, excusez du peu.
Mais il nous faut déjà reprendre la route, direction Pontiac. En arrivant au musée de la Route 66, on tombe sur John, un vétéran de l’armée, qui descend d’une… Pontiac GTO, la toute première Muscle Car. Timide, il nous accorde quelques mots avant de repartir et de faire rugir son V8. Sa Pontiac était neuve.
Le temps s’arrête-t-il à mesure que nous entrons au plus profond des Etats-Unis ? La visite du musée nous confirme que l’activité incroyable des années 50 s’est effondrée suite à la construction des autoroutes adjacentes à la Route 66.
L’ambiance change, la folie de Chicago est désormais très loin. Nous nous arrêtons au Launching Pad, arrêt obligatoire de la Route, pour y dévorer un énième hamburger format XXXXL, plus savoureux que jamais.
Ce coup-ci, c’est Franck, un autre retraité en balade, qui nous tient compagnie… Oh, il a une Corvette C6, mais il n’aime pas trop la vitesse, ni perdre trop de temps dans des dépassements.
Traverser la Route 66 ? Un bien curieux périple selon lui. Mais la simple évocation de ce nom suffit à raviver en lui quelques souvenirs incroyables. L'époque où les Cadillac chromées roulaient des heures en direction de l'Ouest, avec un prix de Super qui nous ferait bondir jusqu'à la Lune aujourd'hui. C’est avec enthousiasme qu’il nous souhaite bonne route. En fin de compte, il fera peut-être ce trajet un jour ou l’autre. La route de l’Illinois est encore très longue, et nous devons arriver à Saint-Louis ce soir.
McLean, Funks Grove, Atlanta, Lincoln… Les villes s’enchaînent et la route 66 longe décidément l’autoroute. Pas étonnant que ces villes, pourtant très charmantes, aient perdu une bonne partie de leur activité et de leur population. L’activité touristique de la Route 66 leur donne un petit coup de fouet, mais cela suffit-il ? Certains tronçons sont totalement impraticables, et il faut se résoudre à prendre parfois l’autoroute. C’est désormais officiel, il est quasiment impossible de relier Chicago à Los Angeles en ne prenant que des tronçons de la Route 66 !
En tout cas, nous ne sommes pas seuls. Nos amis motards sont plus nombreux que jamais, il semble que ce pèlerinage soit davantage prisé par les 2 roues. Au fait, le casque n’est pas obligatoire dans la majorité des états, cela doit ajouter un soupçon de piment quand on est au guidon d’une Electra Glide !
Soudain, nous arrivons à Springfield, la capitale de l’Illinois. Bien que dans l’ombre de Chicago, c’est elle la capitale de cet état, avec ses 116 000 habitants ! Lincoln y vécu de 1837 à 1861 et on peut y voir sa tombe, un impressionnant monument. Springfield, c’est aussi la ville des Simpson bien évidemment, mais elle est également connue pour son jazz et sa cuisine ! D’ailleurs, le Maid-Rite shop qui s’y trouve serait le premier Drive-thru des USA, et il figure au registre national des places historiques. Very american !
Le ventre décidément bien rempli, nous reprenons la route qui se divise une nouvelle fois en 2 tracés distincts.
Lequel choisir ? C’est un dilemme qui se posera souvent. On choisira quasiment toujours la branche la plus historique de la Route 66, mais est-ce que toutes ces impasses ne justifieraient pas de la refaire intégralement ? Nous retrouvons une seule et unique route à Staunton.
Quelques kilomètres plus loin, le paysage change, des usines réapparaissent et au loin, on aperçoit une énorme arche: celle de Saint-Louis. Le Missouri n’est plus très loin, mais ce sera pour la semaine prochaine.
Photos: Eloi Du Bois
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