En Chine, les ventes de DS sont passées de 4 818 exemplaires en 2013 à 26 978 unités en 2014. Cette hausse spectaculaire a quasiment compensé les gadins enregistrés partout ailleurs et notamment en Europe où le recul fut marqué : - 19,4% à 86 044 unités. Même sur son marché national, DS a peine comme nous l'avions expliqué il y a quelques mois.
Mais pour Carlos Tavares, DS reste un investissement pour le futur qui connaitra le succès mais à longue échéance. Cette nouvelle marque créée l'an dernier comme entité autonome fait partie intégrante du plan qui doit ramener le groupe PSA « dans la course » et plus concrètement au niveau d'une marque comme VW et ce, même si DS n'a pas contribué à la hausse des ventes du groupe l'an dernier (PSA à +4,3% avec 2,94 millions de ventes).
« Les ventes de la marque ont décliné l'an dernier à cause du manque de nouveautés. Mais je suis très excité par tout ce que je vois en ce moment dans les studios de design de la marque. La qualité est un devoir et pour pouvoir l'offrir, vous devez laisser le temps nécessaire aux gens chargés d'y travailler. La mission de DS est de représenter la sophistication du Luxe à la Française mais dans le domaine automobile. »
« Les ventes de la marque ont décliné l'an dernier à cause du manque de nouveautés. Mais je suis très excité par tout ce que je vois en ce moment dans les studios de design de la marque »
Carlos Tavares n'a évidemment pas d'autres choix que de croire à la réussite de ce pari et son discours ne peut pas masquer le fait qu'il va falloir du temps avant que DS ne s'impose. Les analystes expliquent qu'il a fallu 14 ans pour qu'Audi soit perçue comme une marque premium, un temps similaire nécessaire à DS pour arriver à convaincre en espérant qu'il n'y aura pas de faux-pas durant ce parcours et que les finances suivront sur cette longue période. Le problème actuel est qu'en Europe, seule la 'vieillissante' DS3 fonctionne (53 000 ventes sur 85 000 au total) loin devant la DS4 et ses 19 500 unités. Et comme dans l'histoire des prétendants au segment Premium européen tels que Volvo, Lexus, Infiniti, Saab ou Alfa Romeo, on compte tout de même plus d'échecs que de succès, il n'y a bien que le patron de PSA pour être optimiste. Mais ne soyons pas défaitiste, quand un certain Ferdinand Piëch a décidé qu'Audi ne serait pas la sous-marque de VW dans les années 70 mais un vraie haut de gamme, les soutiens étaient bien peu nombreux. Et surtout, le grand avantage que n'avait pas Audi à l'époque est l'émergence du marché chinois qui conditionnera probablement l'avenir de la marque française.
Même si Carlos Tavares pondère la baisse des ventes en expliquant qu'il préfère conserver sa marge plutôt que faire du volume, il reste néanmoins vrai que DS devra atteindre autour de 300 000 ventes annuelles (118 000 en 2014) pour être rentable. Reste donc dorénavant à passer du mieux possible la période qui nous sépare de la sortie de nombreux futurs modèles promis (2017/2018) en espérant que les chiffres chinois continuent de compenser la chute qui s'accentue en Europe : - 16,6% et 20 117 unités sur le premier trimestre.
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