Notre voyage devait se faire à bord d’une A3 Sportback dès Casablanca. Mais au jeu du tirage au sort houleux à la tombée du camion, nous voici nichés dans une Audi RS5 cabriolet. J’entends déjà vos commentaires. Ah, le chanceux. Il n’a pas perdu au change. A priori, vous avez rangé. Mais sachez, comme on s’est promis de vous en dire un peu plus sur l’envers du décor, qu’on ne roule jamais seul dans une voiture présentée aux journalistes. On doit partager le volant. Et ce n’est pas à vous que l’on va apprendre – vous nous le reprochez parfois et à raison – que les essayeurs ne sont pas tous des Fangio. Avant de partager le volant, il s’agit donc de poser ses fesses auprès de celles du conducteur sur lequel vous tombez par hasard. Les spécialistes finissent par connaître les hommes à risques si l’on peut dire. Les néophytes plongent la tête la première, en priant. C’est ce qu’a fait votre essayeur du jour. 160-180 sur l’autoroute qui part de Casablanca vers Fez, on a aimé « moyen, moyen ». Même si la bestiole nous a évidemment épatés par sa capacité à bondir et à nous coller au siège (4,9 s de 0 à 100 km/h, tout de même).
D’autant que les routes marocaines sont aujourd’hui truffées de radars, dont des radars-jumelles ! Et c’est sans compter sur les contrôles de police, quasiment systématiques à l’entrée des villes. Fini donc le temps où l’on pouvait avoir envie de traverser la Méditerranée uniquement pour attiser l’asphalte. Aujourd’hui, au Maroc, les limitations de vitesse sont de 100 à 120 km sur autoroutes, de 80 à 100 sur les nationales, et entre 40 et 60 en ville. Et ce qui devait arriver… Le conducteur de l’autre Audi RS5 cabriolet de service s’est fait arrêter. Heureusement, les policiers marocains, après quelques remontrances, ont été cool, et l’imprudent a pu repartir.
94% des conducteurs ne s’arrêtent pas aux panneaux « stop »
Il faut dire que sur le plan de la sécurité routière, le Maroc est un mauvais élève. Pour des questions d’infrastructure, mais aussi d’habitude de conduite (selon une étude réalisée en 2011 par le ministère de l’Equipement marocain, 94 % des conducteurs ne s’arrêtent pas aux panneaux « stop »). Allez, je prends mon bouclier : certains marocains ne conduisent pas de manière très prudente. Si par diplomatie, on ne veut pas en dire plus aujourd’hui, on ne peut non plus en dire moins.
Et ne condamnons pas non plus trop vite notre « anonyme » copilote d’un jour. Les 450 chevaux de la RS5, même cheveux au vent, donnent envie de bombarder. Le son du moteur accompagnant avec fougue cette cavalcade. De cette auto, déjà testée sur Caradisiac par Thomas Riaud, on ajoutera simplement qu’on y est montés à trois… Ce n’est sans doute pas une surprise de l’apprendre, mais vraiment, être assis à l’arrière n’est pas une sinécure. Audi vend là une quatre places bien sûr. Et celui qui l’achète, de fait, n’utilisera, lui, jamais les places arrière. Mais il ne faut tout de même vraiment pas être « claustro » si l’un de vos amis possède cet engin et vous embarque à bord.
Fez, au bout de l’autoroute…
Après 270 km, Fez approche. Et vous savez quoi ? Ça fait un curieux effet d’arriver par l’autoroute dans cette ville impériale qui abrite la plus vieille Médina du monde. Si vous arrivez à Fez, comme le plus souvent pour les touristes, par avion, vous avez le sentiment d’arriver au bout du monde, dans une vieille ville restée figée à l’époque moyenâgeuse. Là, en voiture, vous voyez la ville de loin. Vous sortez de l’autoroute. Vous payez le péage. La magie agit moins.
Mais lorsque l'on arrive à notre hôtel, situé tout près de la Médina, on oublie toute cette modernité. Le Palais Faraj qui nous accueille nous plonge dans un Maroc traditionnel et luxueux. C’est l’une des caractéristiques des essais presse : les constructeurs invitent souvent les journalistes dans des hôtels de rêve. Ils espèrent ainsi et c’est de bonne guerre placer les essayeurs dans des conditions optimales de villégiature, en espérant bien sûr grâce à cela leur clémence. Ça marche parfois... Jamais avec les Eliot Ness de Caradisiac.
Le Palais Faraj à Fez, un palais du 19e rénové. Un hôtel d'où l'on peut aller découvrir la plus vieille Médina du monde.
La vérité sur le difficile métier de journaliste auto par Laurent Lepsch
Et puis, le métier de journaliste auto n’est pas si facile. Il faut écrire son papier dès que l’on rentre à l’hôtel. Pas une minute à perdre. D’ailleurs, l’ami Laurent Lepsch d’Auto News, également invité à cette présentation, a réalisé une vidéo qui montre bien combien ce travail est stressant et harassant. Pas le temps d’utiliser la somptueuse piscine, ni de profiter des réserves de la cave. Un tagine, quelques bonnes pâtisseries, un thé à la menthe et au lit. Une nuit de sommeil avant d’attaquer le lendemain une journée façon Dakar. Au programme, 680 kilomètres entre Fez et Ouarzazate et 10 heures de route prévues. De quoi savoir ce que notre Audi A3 a dans le ventre tout en vous faisant découvrir un paysage hors du commun.
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