Découverte : les 24h Karting Test Track Paul Ricard : the perfect day 2/2

Patrick Garcia Le 14/05/2008 à 00:34

Découverte : les 24h Karting Test Track Paul Ricard : the perfect day 2/2

Si votre premier relais vous a laissé exsangue et meurtri, vous remonterez une seconde fois sur le karting salement endolori, en vous inquiétant de la tenue de vos abattis après la seconde heure de course qui vous attend. Mais étrangement, les douleurs auront disparu, la hargne sera apparue, c'est l’adrénaline qui aura commencé son œuvre.

Cette hormone vous tiendra éveillé toute la nuit alors que vous sombrez habituellement au deuxième épisode de la trilogie de M6. Vous vous mettrez aussi à hurler en postillonnant comme un supporter de foot énervé vers des gens qui ne vous entendront pas puisqu'ils sont coiffés d'un casque et assis à 3 cm d'un moteur 4 temps crachant ses décibels. Mister Hyde est de sortie.

Bref, c’est le pied total.

C'est d’autant plus frissonnant que la piste, assez rapide, est un vrai challenge pour les pilotes qui prennent le volant des karts 4 temps 270 cc fournis! Aller vite réclame déjà de la finesse mais aller vite longtemps demandera surtout une résistance physique, voire mentale, qui vous fera oublier les épaules contractées, le dos meurtri, les avant-bras tétanisés, les crampes aux mollets et tout ce qui vous rappellera que vous ne pratiquez pas assez le karting en général !

S'engager dans ce challenge est une source de plaisirs multiples. Tout ce qu'on imagine est assez loin de la réalité et les émotions que l'on vit en équipe sont si nombreuses, si variées, si contraires parfois, qu'au final vous ressortez de là avec le sentiment d'avoir vécu une expérience rare. Au damier, une sorte de plénitude vous envahit, amplifiée par la fatigue et la pression qui retombe. Cette sensation étrange parvient à vous faire oublier le résultat final tant et si bien que vous vous surprenez à aborder vos adversaires des 24 dernières heures comme des compagnons de route, des amis. Mémorable...

Le prix de l'aventure

L’engagement de 4600 euros pour la totalité de l’équipe peut paraître exagéré au premier abord mais il faut voir plus loin. Par personne, cela coûtera donc 575 euros qui vous octroient un minimum de 3h10 de pilotage. Il suffit alors de ramener ce prix à l’équivalent ‘location indoor’ qui facture en moyenne 20 euros les 10 minutes, et vous vous trouvez avec un tarif de 30 euros les 10 minutes.

Pour 10 euros de plus par heure, vous avez droit à une piste de folie, un environnement des plus sain (un circuit outdoor est très sain), une organisation sans faille, un Open bar durant les 2 jours (boissons et viennoiseries à volonté) avec le personnel présent sans interruption, un traiteur pour les repas, du champagne en fin de course, un bungalow tout équipé accessible par une navette durant toute la nuit et suprême bonheur, les services d’un kiné ostéopathe qui vous remettra la colonne (et le reste) dans le droit chemin !

Sans oublier la présence permanente d’ambulanciers qui soigneront les bobos physiques (pour les blessures d’orgueil, essayez d’améliorer votre temps au tour, et ça ira mieux). Ne manque plus à mon sens qu’à lier un peu plus cette course au circuit lui-même (une visite du HTTT ?), mettre un peu d’animation pendant la nuit pour ceux qui auront perdu leurs ambitions (barbecue, musique, salle de jeux, visionnage de films, de courses…) et tout sera parfait.

Pour l’anecdote, cette seconde édition aura vu la victoire de l’équipe Presse (composée de journalistes de la Provence, de Kart Mag, d’Auto Ride, de Pilotages, du Blog Auto et de mézigue pour Caradisiac). Ce team hétéroclite bien aidé par le jeune Loïc Raymond est parvenu à reprendre lors des 10 dernières minutes de course un avantage perdu durant la nuit par un certain Spirou, porte-poisse notoire dont la prise au vent l’empêchait de prendre des tours en ligne droite et qui voyait son heaume gîter en courbe comme un Optimist au milieu du Cap Horn ! Heureusement, le garçon compense par une sacrée dose d’humour et d’humilité, ce qui lui évitera le goudron et les plumes.

Au final, le team Presse devance l’équipe niçoise Moteur de … 5 secondes (je ne vous dis pas le final terrible !! c'était absolument jouissif !!) et les suisses du team Raclette.