Sur la longue ligne droite des stands, 54 bolides attendent, dans un seul et unique grondement qui fait vibrer le sol. La tension dans les paddocks est palpable, le regard des mécaniciens est dur, leurs visages fermés. Le public est curieusement silencieux, l'air semble chargé d'électricité. J'ai la chair de poule. Des nuages noirs se rapprochent, une ambiance d'apocalypse s'installe sur la piste des 24h du Mans.
Quelques minutes auparavant, lors de la traditionnelle mise en épi des voitures, l'ambiance était encore détendue, les pilotes posant à côté des voitures. Mais là, on ne joue plus, les choses véritablement sérieuses vont commencer, des semaines de préparation vont enfin être mises à l'épreuve. C'est maintenant que les hommes se distinguent des garçons.
Bruce Jouanny se chargera de prendre le départ et donne par la radio ses instructions sur le réglage de l'antipatinage. La pluie commence à tomber puis s'arrête, alors que les pilotes s'apprêtent à réaliser le tour avant le départ lancé. Dans les stands, Alain Filhol consulte une nouvelle fois les prévisions météo sur Internet. Elles ne sont pas très brillantes, la pluie devrait être une compagne fidèle pendant la totalité de la course. Dans le stand Saulnier Racing, les mécaniciens se serrent la main.
Les minutes s'égrènent et paraissent interminables, de violents rayons de soleil éclairant de temps en temps la ligne de départ. Les voitures finissent par s'élancer. Et c'est en formation serrée qu'un tour plus tard elles passent pour la première fois entre les grands gradins dans un bruit de bombardiers. La 75ième édition des 24 heures du Mans vient de commencer.
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