C'est frais de cette fin de matinée, Claude Guéant, ministre de l'intérieur, vient d'annoncer aux députés de son camp très remontés par les dernières mesures prises sans aucune concertation qu'il suspendait le démontage des panneaux annonçant la présence des radars.


Outre le fait qu'il va falloir aux préfets trop zélés procéder au replacement des panneaux déjà retirés, on a un peu de mal à suivre les justifications données pour expliquer ce retournement de tendance. Claude Guéant a indiqué que le démontage était suspendu jusqu'à la tenue de concertations locales, il a aussi précisé que des radars pédagogiques remplaceraient à terme ces panneaux. Selon plusieurs députés, il faut voir là un stratagème pour permettre à François Fillon de continuer à marteler « qu'il ne reviendrait pas sur la fin de la signalisation systématique des radars », un moyen comme un autre de sauver la face. Il faudrait tout de même leur rappeler aussi que la majorité des contrôles radar sont réalisés sans aucune annonce préalable et que les forces de Police savent dans ce cas précis faire preuve d'une imagination et d'une efficacité assez redoutable, notamment dans leur positionnement et les façons qu'ils ont de se cacher. La suppression des panneaux de radars posent un problème de sécurité, cela n'empêchera jamais les chauffards d'exister.

Reste au final que personne ne réclamait vraiment ces radars pédagogiques et l'on se demande tout de suite d'où proviendra le budget permettant ces modifications couteuses.


Sauver la face ?


Christian Jacob, le président du groupe UMP de l'Assemblée Nationale qui a soutenu ses membres à l'origine du courrier de protestation envoyé hier a précisé qu'il serait sage pour le gouvernement de reprendre le chemin de la concertation et de créer une mission parlementaire chargée de plancher sur les causes des accidents de la route et la prévention routière. On a appris qu'elle sera effectivement créée, on aurait simplement préféré qu'elle le soit avant de prendre des mesures aussi peu réfléchies.

Selon Jacques Mayard, un des députés UMP en colère, le cabinet du Premier Ministre participait aux discussions et il semble que « un processus pour trouver des solutions soit enclenché mais que maintenant, il s'agit pour chacun de sauver la face. Cela fait partie du jeu » a-t'il ajouté. Encore une fois, voilà l'expression d'une fierté personnelle, d'un égo dont on se demande si il est vraiment bien nécessaire car les dégâts causés pour nos élites au pouvoir sont déjà assez profonds, comme le prouvent les dernières projections concernant la Présidentielle 2012 qui montrent un Nicolas Sarkozy battu par tous ses rivaux socialistes alors même que le principal danger (DSK) s'est éliminé lui même de la course cette semaine. Prendre des mesures sans concertation est critiquable, vouloir sauver la face n'est pas plus reluisant.


Bref, voilà un retour en arrière qui laisse une question en suspens : combien cela va-t'il encore nous coûter ?