C'est à l'occasion de la présentation du projet du Grand Paris, la semaine dernière, que la mesure a été évoquée par Jean-Marc Ayrault. Sur les 30 milliards d'euros de budget du Grand Paris, 225 millions d'euros sont demandés aux collectivités locales. Et c'est là que la mesure interviendrait. Elle servirait à aider les collectivités à financer cette contribution. Mais Matignon assurait par ailleurs que « rien n'était tranché ».
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que la proposition passe mal auprès des associations d'automobilistes. Elles n'y voient qu'un « impôt déguisé, inacceptable et démesuré ». L'association 40 millions d'automobilistes trouve notamment « absolument inacceptable d'imaginer le financement de ce projet à travers l'augmentation des amendes de stationnement ».
La réaction est également vive de la part de l'Automobile Club des Avocats (ACDA) qui « dénonce la pratique du stationnement payant justifiée par l’État pour assurer la fluidité de la circulation alors qu'elle constitue en réalité un impôt déguisé et une recette budgétaire pour financer des projets locaux ». L'association est même prête à mener une action en justice « devant les juges et notamment la Cour européenne des droits de l'homme » si la mesure est acceptée. Pour rappel, les augmentations de stationnement étaient déjà passées de 11 à 17 euros en août 2011.
Invité ce matin sur RTL, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a lui aussi réagi à cette proposition : « Beaucoup de pistes sont à l’étude, j’invite uniquement à la prudence notamment vis-à-vis de ceux qui sont encore obligés de prendre la voiture […] Plusieurs sujets sont à l’étude, celui-ci sans doute parmi d’autres, mais je reste prudent sur ce sujet-là. ». L'ancien maire d' Évry (91) connaît la difficulté des banlieusards à se déplacer. Il s'était déjà montré hostile à la fermeture des voies sur berges à Paris : Très souvent, certaines mesures sont prises sans forcément tenir compte des difficultés qu’éprouvent les banlieusards. Eux sont obligés d’utiliser leur voiture ». Si le ministre de l'Intérieur sait arrondir les angles, il a clairement fait comprendre son opposition au projet.
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