Et pourtant, ce n'était pas si évident, au départ. Comme souvent en ce moment, l'émotion est née d'un malentendu en haut lieu. Le premier ministre Jean Marc Ayrault avait d'abord déclaré que la limitation dans le temps du statut d'auto-entrepreneur ne concernerait que le secteur du bâtiment. Puis c'est la ministre de l'Artisanat, Sylvia Pinel, jusque là inconnue, qui a ouvert la réflexion à tous les secteurs de l'artisanat "où il y a une exigence de qualification, une obligation d'assurance, un enjeu de santé ou de sécurité pour le consommateur". Et de citer en exemples "la coiffure" ou... "la réparation automobile".


Voilà donc le secteur concerné. Un milieu où les relations se tendent tout autant que le théâtre d'opération se réduit à cause d'une crise durable et corrosive. Un métier partagé entre des garagistes indépendants, des concessionnaires, des agents de marque ou encore des réseaux spécialisés sous enseigne.


Quant à l'automobiliste, il roule moins en dépensant plus, ce qui le pousse à la recherche de modèles pratiques et moins chers. L'occasion « youngtimer » a de beaux jours devant elle avec sa nécessité d'une maintenance assurée par des connaisseurs aux acquis fondamentaux parfois jetés aux oubliettes par le progrès électronique et la sophistication générale des derniers modèles. A priori, les prémices d'une niche où la nécessité fait loi sur fond de nostalgie à bon marché. Oui mais voilà, l'Etat veille sur cet auto-entrepreneur qui risquera, au final, de préférer travailler au noir plutôt que de le broyer. Le « gagnant-gagnant » ce n'est pas pour maintenant.