L'étude est à voir sur « Les Echos » qui a travaillé avec le cabinet Inovev afin d'évaluer la situation industrielle de l'automobile en Europe. Au bilan, c'est la ruée vers l'Est qui est primée, au grand dam de l'Italie, de la France et de l'Espagne, mais pour la plus grande joie de l'Allemagne et de ses voisins vers l'Oural. Dans une conjoncture marquée par la chute de 18%, entre 2007 et 2012, des ventes de voitures et véhicules utilitaires légers, les frontières et le centre de gravité ont bougé.
Ainsi, la France a perdu la bagatelle de 1,2 million de voitures, dont 1 million rien que depuis 2007, soit une baisse de 37 %, comparable à celle de l’Espagne. Sur cette période, au niveau mondial, l’Hexagone est passé du quatrième au onzième rang. L’Allemagne, a contrario, a tiré son épingle du jeu puisque sa production a bondi de 16 %, à 5,7 millions. Les pays de l’Est, eux, pèsent désormais pour un quart de la production européenne, contre 9 % il y a dix ans.
Impressionnant, mais le pire est encore à venir puisque l'étude insiste sur le fait que l’excédent de capacités en Europe et de 3 millions de véhicules tandis que 60 % des usines européennes tournent avec un taux d’utilisation de moins de 75 %, un niveau généralement perçu comme le seuil de rentabilité dans le secteur. Le client sauvera-t-il le soldat automobile en Europe ? Rien n'est moins certain ; « l'acheteur d'une voiture neuve, autour de la cinquantaine en moyenne, a les moyens d'acquérir un nouveau véhicule, mais il préfère épargner au cas où il perdrait son emploi », souligne un expert qui ne parle pas seulement de crise économique, mais aussi de crise morale.
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