Avec 18,5 milliards de dette, soit quelques 14 milliards de nos euros, la ville de Detroit est exsangue. Pour le bien de ce qui reste d'une population réduite à 700.000 habitants, alors qu'elle était de 1,9 millions en 1950, les responsables locaux ont réclamé la mise en faillite pour reconstruire une base financière viable.
Une conjoncture qui rappelle que tout est mortel en ce bas-monde, y compris les structures que l'on croyait inébranlables. Avec cette crise qui a éclaté en 2008, la vérité du jour est devenu le mensonge du lendemain tandis que se projeter sur l'avenir pour un citoyen lambda doucement mais sûrement paupérisé devient mission impossible. C'est la survie qui compte à présent.
On rappellera que c'est à Detroit que régnaient Ford, Chevrolet, Chrysler et General Motors, que c'est à Détroit qu'a été bâtie la seconde usine de Henry Ford et celle où sera conçue le fameux modèle T, qui révolutionnera l'industrie de l'automobile. Que c'est encore à Detroit qu'a vu le jour la Packard Automotive Plant, soit une usine complète de production conçue par l'architecte Albert Kahn pour l'entreprise de voiture de luxe Packard en 1907, considérée à l'époque comme la chaîne de construction la plus moderne au monde. Des symboles devenus au mieux des musées, au pire de simples ruines.
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