Nationaliser à nouveau les autoroutes. En voilà une idée et même un concept que l'on croyait à tout jamais banni des mœurs politiques. Et pourtant, c'est le rapporteur de la mission d'information parlementaire sur l'écotaxe qui vient de le remettre au goût du jour. Et lui seul puisque le député de la majorité Jean-Paul Chanteguet s'est dépêché de préciser qu'il s'exprimait là en son nom propre.
"Dès la semaine prochaine, je mettrai en place une mission d'information en vue d'étudier les modalités de rachat par l'État des concessions autoroutières et de définir les conditions dans lesquelles il pourrait ensuite mettre en oeuvre l'exploitation des autoroutes" a assuré le député. Tout ça pour quoi ? Pour une résiliation anticipée des contrats de concession pour motif d'intérêt général, ce qui nécessiterait tout de même une indemnisation des actionnaires. De l'ordre à 15 à 20 milliards. Une paille ! L'exploitation serait ensuite attribuée à des sociétés privées sous forme de de délégation de service public, tandis qu'une structure publique ad hoc serait créée afin d'émettre les emprunts obligataires nécessaires à l'opération.
"Une telle mesure permettrait de mettre fin à la privatisation de la rente autoroutière, de favoriser la modération des tarifs de péage et de dégager des moyens financiers pour l'Agence de financement des infrastructures de transport en France" a commenté l'élu qui n'est pas allé dans le sens de la ministre de l'Écologie Ségolène Royal avait suggéré de mettre à contribution les sociétés d'autoroutes :"si l'État décidait de prélever un milliard sur les deux milliards de bénéfices des sociétés concessionnaires, il s'exposerait à devoir les indemniser sous forme de subventions ou d'augmentation des péages. Il me semblerait plus opportun d'engager une opération de rachat des concessions autoroutières afin que l'État en reprenne le contrôle". A suivre...
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