En bref

Monospace 7 places 5 portes

5,13 m de long

2.0 Diesel 155 ch

Deux versions :

Propulsion bvm6 à 29 990 €

4WD bva5 à 34 990 €

Lancé en Europe à partir de 2004, en France l’année suivante, le Rodius n’est pas passé inaperçu. Avec sa calandre massive, ses vitres de custode inversées improbables, il faisait partie des véhicules à l’esthétique la plus controversée de la décennie 2000. Il s’est refait une beauté en 2013 (présenté en Europe en mars à Genève), et pas qu’à moitié puisque la structure à l’arrière a aussi été modifiée. De vilain gros canard, il n’est pas devenu un canon de beauté, mais il ne choque plus. Il pourrait presque passer inaperçu, n’était son gabarit toujours aussi impressionnant, avec une longueur de 5,13 m, un empattement de 3 mètres, une largeur de 1,91 m et une hauteur de 1,85 mètres avec les barres de toit. Dans la foulée, il se pare d’un autre argument majeur : sa nouvelle motorisation Diesel. Il s’agit d’un 2 litres de 155 chevaux aux prestations en tout point supérieures à celles du 5 cylindres 2.7 litres d’origine Mercedes. Ce bon moteur est accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports en propulsion, ou bien à une boîte auto à 5 rapports -elle aussi en provenance de Mercedes- et transmission 4WD non-intégrale.


Essai - SsangYong Rodius 200 : gros coup de khôl pour le colosse

Ce restylage intervient très tard, mais la marque coréenne revient de loin. Elle a failli disparaître corps et biens début 2009 quand le chinois SAIC -qui en avait repris leurs parts à GM/Daewoo- était encore aux commandes. Elle a finalement été sauvée de la faillite en 2010 quand le groupe indien Mahindra est entré dans le capital de SsangYong à hauteur de 72 %. L’injection d’argent frais a permis depuis de renouveler partiellement la gamme, et de donner ce coup de jeune au Rodius. En France, l’instauration du bonus-malus a contribué à la dégringolade des ventes de la marque qui vendait encore près de 4 000 unités en 2007 (malgré des ventes divisées par deux pour le Rexton en deux ans, best-seller de la marque de l’époque, écoulé à près de 3 000 exemplaires en 2005) et la déconfiture du constructeur à la fin de la décennie n’a pas arrangé les choses. Pour 2014, l’importateur devrait continuer à remonter doucement la pente et table prudemment sur 500 ventes dont une majorité de Korando -récemment restylé-, et entre 50 à 80 Rodius. Ce qui n’est pas ridicule par rapport aux 43 unités de 2013, ou aux 186 exemplaires de son principal concurrent, le Lancia Voyager.


Du neuf dehors, peu de changements à l’intérieur


Les arguments de choc de ce All Purpose Vehicle restent ses sept places ET un vrai coffre. Comme le Lancia Voyager avec ses 5,22 m de long, il n’offre pas pour autant un rapport encombrement/habitabilité extraordinaire, au contraire du Renault Grand Kangoo 7 places à la longueur bien plus raisonnable (4,60 m).


Essai - SsangYong Rodius 200 : gros coup de khôl pour le colosse


Homologué uniquement en version 7 places pour le marché européen, il accueille jusqu'à 11 personnes dans les pays où les ceintures trois points ne sont pas obligatoires pour tous les sièges. Aussi avec 4 passagers de moins, l'espace pour les occupants à l’avant et ceux des deux sièges indépendants au centre est royal. Au troisième rang, la banquette peut accueillir théoriquement 3 passagers, mais compte tenu de sa largeur réduite et du dessin de l’assise qui favorisent les deux occupants latéraux, celui du centre se retrouve un peu à l’étroit. La banquette coulisse longitudinalement pour permettre une bonne longueur aux jambes. Elle peut s’enlever, mais il faut être deux pour manipuler ses 38 kg. A défaut, son dossier peut se rabattre. Les deux sièges avec accoudoirs individuels au centre, eux aussi montés sur glissières, bien écartés l’un de l’autre pour faciliter l’accès à la banquette, ne sont pas amovibles. Leurs dossiers se rabattent, mais il est impossible de les replier en portefeuille contre le dos des sièges avant. En revanche, les dossiers se déplient sur les trois rangs, autorisant au moins deux couchages de fortune, de quoi faire une pause sur un long trajet. Malgré ces petites attentions, la modularité n’a rien d’exceptionnel, et son manque de souplesse limite le volume de chargement maximal de 2525 litres en deux places (au lieu des 3 240 litres possibles en théorie). Pour un engin de ce gabarit, c’est décevant quand on sait qu’un Grand Kangoo débarrassé de ses sièges de 2e et 3e rangs offre une soute de 3 400 dm3. Avec son système de repli des sièges dans le plancher sur les deuxième et troisième rangées, le Voyager offre un plancher plat et un volume de chargement de 2 394 litres après avoir occulté la 3e rangée, puis 3 912 litres une fois la deuxième rangée effacée (3 880 litres sans sièges en second et troisième rangs pour le Volkswagen Caddy Maxi long de 4,88 m). Certes, le Rodius offre une vraie roue de secours, mais au lieu de se lover dans son logement au propre et au sec sous le plancher de coffre, elle s’accroche en dessous à l’extérieur.


Essai - SsangYong Rodius 200 : gros coup de khôl pour le colosse
Essai - SsangYong Rodius 200 : gros coup de khôl pour le colosse
Essai - SsangYong Rodius 200 : gros coup de khôl pour le colosse

En quatre places, le volume de chargement atteint 1 826 litres, capacité satisfaisante. En 7 places, on dispose encore de presque 600 litres, entre le Grand Kangoo limité à 400 litres (530 litres sur le Caddy Maxi) et le Voyager qui propose encore près de 900 litres. En cas de manque de place, la galerie de toit peut supporter deux fois 45 kg (70 kg préconisés).


A l’intérieur, on retrouve la planche de bord précédente avec quelques minimes changements, notamment les inserts façon alu/carbone ou les commandes au volant. Le poste de conduite reste plutôt bien agencé avec le combiné d’instruments central, au-dessus de l’écran GPS optionnel un peu trop petit. Face au conducteur, le petit combiné affiche les infos de l’ordinateur de bord et la vitesse en mode digital. Le soutien des sièges ne laisse pas de souvenirs impérissables, au contraire de leur rembourrage -surtout les dossiers- qui sera jugé trop ferme au premier abord. Malgré leur accueil peu avenant, ils permettent d’effectuer de longs trajets d’une traite sans courbatures. On arrive à trouver une bonne position de conduite, mais les deux molettes de réglage pour la hauteur et l’inclinaison d’assise sont d’une dureté rébarbative. Quelques autres détails du même acabit nous laissent à penser que la qualité de fabrication n’a pas beaucoup évolué depuis le Rodius d’origine. La finition n’atteint pas tout à fait pour les matériaux et l'assemblage la moyenne de la catégorie, sans être indigente. L’essentiel, c’est que nous n’avons pas noté de bruits parasites gênants, que ce soit en provenance du mobilier ou de l’isolation aux bruits d’air en raison de joints mal posés.