Toyota fonctionne à contre-courant. Alors que le marché des berlines compactes est diésélisé à hauteur de 70%, une Auris sur deux vendue en France est hybride. Pourtant, le récent modèle japonais propose des mécaniques thermiques tout aussi compétitives que la concurrence. Le constructeur a d’ailleurs profité de cette seconde génération pour rajeunir le plus puissant de ses diesels. Il s’agit du D-4D 124. Le quatre cylindres 2.0 de 124 ch a subi quelques évolutions afin de répondre davantage aux normes de dépollution mais aussi de palier la disparition de son grand frère (2.2 D4-D) qui garantissait des niveaux de puissance supérieure (150 ch et 177 ch). À cette occasion, le diesel reçoit un nouveau turbocompresseur, une pompe à huile à double étage, des chambres de combustion redessinées, un nouveau programme de préchauffage et un stop & start de série. Au final, ces améliorations permettent à l’Auris d’afficher 112 g de CO2/km et ainsi d’échapper à tout malus écologique. Pas mal pour un « vieux 2.0 », mais pas aussi bien que son compatriote Mazda qui parvient à passer un 2.2 D de 150 ch aux normes Euro 6.

Essai Toyota Auris D-4D 124 :  une compacte normale

Plus apte à quitter la ville que sa sœur hybride, l'Auris D-4D 124 fait preuve d’une belle souplesse. S’il n’a pas beaucoup de tempérament, le moteur diesel fait preuve d’une très grande discrétion. À tel point qu’on oublierait même sa présence au ralenti. Souple à l’usage et prompt à répondre (310 Nm dès 1600 tr/min), le 2.0 s’essouffle un peu trop rapidement lorsqu’il est sollicité. La faute à des rapports de boîte trop longs. Cette faiblesse dessert l’agrément mais a le mérite de garantir des consommations correctes : 6,2l/100 km (consommation moyenne relevée durant notre essai). Les gros rouleurs apprécieront et regretteront au passage l’absence de boîte automatique sur cette motorisation.


Dynamiquement, l’Auris figure dans le haut du panier des compactes en Europe. Ce comportement précis et efficace, la nippone le doit en grande partie à son châssis surbaissé et son train arrière multibras, le même que celui de la Golf 7. La voiture enroule les courbes et absorbe les reliefs sans nuire au confort. La direction, à la démultiplication révisitée, ne nous séduit pas autant que celle d’une Golf ou d’une 308, mais il y a du progrès par rapport à son aînée. Bon point également pour la position de conduite et en particulier l’assise abaissée.


Essai Toyota Auris D-4D 124 :  une compacte normale


Le marché des compactes est connu pour être le plus frileux en matière de style. Une fois n’est pas coutume, Toyota s’illustre avec l’Auris. Le constructeur a misé sur l’audace et l’originalité en musclant le look de sa voiture. Son regard méchant et son hayon torturé font mouche. Dommage que l’habitacle n’ait pas subi le même traitement. Pourtant repensé, ce dernier souffre d’une présentation obsolète. La qualité perçue est en progrès mais le style hésite entre originalité et classicisme. On pense notamment au tableau de bord d’utilitaire, à l’horloge façon micro-ondes ou encore à la présence de plastiques bas de gamme. C’est dommage. On retiendra essentiellement les efforts mis en œuvre dans les assemblages et la finition. Avec 4,27 m de long, l’Auris reste l’une des voitures les plus compactes de sa catégorie. Son habitabilité est correcte et son volume de coffre (360 litres) dans la moyenne.


Essai Toyota Auris D-4D 124 :  une compacte normale

L’équipement proposé avec cette motorisation est en adéquation avec les prix pratiqués (à partir de 24 000 €). Le niveau présent ici (Style : 26 000 €) offre l’écran tactile, la caméra de recul, les jantes alliage 17’’, le régulateur/limiteur de vitesse, la climatisation bizone, les sièges chauffants. Dommage que la navigation reste en option (700 €).