Comme l’explique très bien Margerin dans sa dernière BD (Je veux une Harley), on peut très bien avoir un jour une révélation et envie de changer de vie. Ainsi, si rouler dans une voiture quelconque devient pour vous une véritable torture, il est bien sûr possible d’acheter un modèle de collection ou une supersportive qui attirera tous les regards mais pourquoi ne pas faire encore plus original ? Pour beaucoup de motards mais également de personnes, Harley Davidson est une marque à part, véhiculant une image particulière synonyme d’évasion et d’un certain style de vie. Les possesseurs d’Harley Davidson sont souvent réduits, dans l'imaginaire collectif, à des motards barbus recouverts de tatouages. Or de plus en plus de clients de la marque américaine sont des cadres supérieurs ou des chefs d’entreprise qui apprécient le côté haut de gamme et exclusif. Alors pourquoi pas vous ? Et pas besoin de passer le permis moto pour pouvoir revivre les célèbres chevauchées d’Easy Rider, le permis B suffit.
Comme son nom l’indique, le Triglide est un véhicule trois roues : deux roues à l’arrière et une à l’avant, c’est-à-dire l’inverse d’un Cam Am Spider ou d’un Piaggio MP3. Dès le premier regard, on est tout de suite impressionné, notamment par la largeur de 1,40 m. Le Triglide en impose et se démarque clairement des autres véhicules. En continuant le tour du propriétaire, on se rend compte que ce Triglide est un beau mélange entre les univers de la moto et de l’auto.
Avec ce dernier, il partage de nombreux points communs. En particulier sa capacité de chargement. En effet, le Triglide se montre très accueillant avec un volume de 190 litres répartis dans le grand top-case présent derrière le passager mais également dans un coffre. À titre de comparaison, c’est mieux qu’une Mini qui plafonne à 160 litres. Mais les ressemblances ne s’arrêtent pas là. Bien au contraire puisque cette Harley possède un équipement pléthorique digne d’une automobile. Jugez par vous-même : frein de parking, démarrage sans clé, marche arrière, régulateur de vitesse, système multimédia avec écran tactile 6,5 pouces comprenant la navigation et radio compatible MP3 avec connectique USB, bluebooth et commande vocale. De plus, il est possible d’enrichir tout cela en piochant dans la longue liste d’options comme habituellement chez les constructeurs premium.
Le plus dépaysant est toutefois, la conduite de ce Triglide. L’installation est identique à une moto car il faut enjamber le réservoir. Une fois en place, la position est similaire à celle d’une moto. Le pilote est très bien protégé par le large pare-brise. Dès la mise en route, le bicylindre en V de 1 700 cc émet une sonorité typique des Harley Davidson avec pas mal de vibrations. Le passage des rapports s’effectue comme pour une moto avec l’embrayage au guidon et le levier de vitesses au pied. Une pression sur celui-ci et le premier rapport s’enclenche. En roulant, plusieurs chosent étonnent. Ainsi, la présence de l’essieu arrière rigide rassure car il annihile les risques de chute mais engendre des répercussions certaines sur la conduite notamment sur les passages de saignée ou le Triglide se dandine de droite à gauche assez brutalement. Ensuite, aborder un virage demande une certaine expérience. Avant tout, il faut abandonner les repères que vous pourriez avoir au guidon d’un deux roues. Aucune possibilité de prendre de l’angle. Pour tourner, il est nécessaire de pousser le guidon dans le sens du virage. Inhabituel et très déstabilisant, du moins au départ. Un temps d’adaptation est donc nécessaire car ce Triglide dispose clairement d’un tempérament sous-vireur, mais une fois que l’on a compris le mode de fonctionnement, le plaisir est au rendez-vous. L’avantage d’une moto est de pouvoir se faufiler dans le trafic. Avec le Triglide, avouons-le, cette manœuvre est nettement plus complexe mais pas impossible pour autant. Si les routes très sinueuses ne sont pas son terrain de prédilection, le Triglide est loin d’être ridicule sur les grands axes avec notamment une bonne protection même si l’équipement de motard est obligatoire. Le confort est correct mais l’amortissement s'avère relativement ferme. La partie la plus complexe concerne toutefois les manœuvres à basse vitesse, en raison du poids de 560 kg. C’est à ce moment-là que la marche arrière prend toute son utilité. Même si celle-ci fait un bruit horrible digne d’un vieux mixeur électrique, elle est indispensable.
Reste un dernier point à évoquer, les tarifs. Dans ce domaine, Harley confirme bien son positionnement premium. Le Triglide est facturé la bagatelle de 35 990 €. Un prix pas à la portée de tous les budgets et qui équivaut à ceux d’une Mercedes Classe A ou d’une Audi A3 Cabriolet.
Rouler en Harley a toujours été synonyme de différenciation que ce soit en termes de philosophie ou de prix. Ce Triglide ne déroge pas à la règle et s’affirme clairement comme un ORNI (Objet Roulant Non Identifié). Devenu très courant aux Etats-Unis, il y a peu de chances toutefois que ce Triglide rencontre un tel succès en France.
Permis B, oui mais.
Ce Triglide est accessible aux conducteurs de permis voiture à condition qu'ils aient suivi une formation de 7 heures comme c’est également le cas pour la conduite des 125 cm3 et des scooters trois roues. Il faut toutefois mettre un bémol car ce Triglide, du fait principalement de son gabarit, n’a rien à voir avec les véhicules précédemment cités. Il faudra faire preuve donc d’une prudence accrue au début.
Quelques infos techniques
Moteur. Bicylindre en V, à refroidissement mixte air/eau.Cylindrée : 1 690 cm3.Couple maximal. :14 mkg.Boîte de vitesses : six rapports + marche arrièreTransmission secondaire:par courroie.Pneus : MT 90-16 et 205/65-15.Hauteur de selle : 720 mm.Réservoir : 22,7 l.Poids avec les pleins : 560 kg.Coloris. Noir, marron, rouge, bleu ou bordeaux.Prix. 35 990 €.
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