Le Sénat américain persiste et signe. Après avoir plié, il y a deux ans, sous la pression des constructeurs automobiles locaux, l'une des deux chambres du Congrès s'attaque à nouveau à la consommation automobile. Une mesure écolo-économique aussi liée au contexte et à l'évolution des relations internationales.
Mardi dernier, la Commission sénatoriale américaine au Commerce et aux Transports, a approuvé un projet de loi destiné à contraindre les constructeurs automobiles à réduire la consommation de carburant de leurs voitures. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le comité n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. En effet, le projet porte sur une réduction de la consommation de 40% d'ici 2020 et de 4% par an jusqu'en 2030.
Aussi écologique soit-il, l'objectif du texte est surtout de diminuer la dépendance américaine à l'égard du Moyen-Orient en matière de pétrole.
Néanmoins, le sujet est épineux et ne devrait pas manquer, à l'image d'une mesure identique conduite par la Californie, de déclencher une levée de boucliers de la part de l'Alliance des constructeurs automobiles et du syndicat des ouvriers de l'automobile, l'United Auto Workers (UAW). D'autant que les fabricants estiment déjà que la ratification d'une telle loi engendrerait des coûts dépassant les 100 milliards de dollars (près de 75 milliards d'euros).
Toutefois, les constructeurs qui auront des bénéfices inférieurs à ces montants pourront profiter d'un traitement de faveur. Une option condamnée par les écologistes.
Réduction des émissions polluantes, dépendance diminuée envers l'importation de pétrole, le tout sur fond de marché automobile national en pleine léthargie...bref, un projet de loi aussi alléchant que compliqué pour l'Oncle Sam.
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