Souvenez-vous : au Canada, en avril 2007, le gouvernement conservateur avait présenté son plan vert pour lutter contre la pollution. Depuis, ce plan a été très critiqué et une nouvelle étude semble confirmer les appréhensions des opposants. L'Institut C.D. Howe indique que le plan vert des conservateurs ne réduira aucunement les émissions de gaz à effet de serre aux niveaux prétendus par le gouvernement. L'étude de l'Institut C.D. Howe, un organisme qui se dit non partisan basé à Toronto, est la troisième étude à blâmer le plan vert fédéral. L'Institut Pembina et la Deutsche Bank en sont arrivés à des conclusions semblables.
D'après les conservateurs, leur plan permettra de réduire les émissions de GES de 20 % d'ici 2020 et de 60 % à 70 % d'ici 2050. Mais le co-auteur de l'étude, l'économiste Mark Jaccard de l'Université Simon Fraser, arrive à des conclusions bien différentes. Il met en avant que le plan vert du ministre de l'Environnement, John Baird, va rater ses objectifs de 2020 d'environ 200 mégatonnes de GES et que les émissions seront sensiblement les mêmes qu'actuellement. Une chose menant à une autre, il sera donc pratiquement impossible que le gouvernement qui sera au pouvoir en 2050 puisse atteindre les objectifs fixés pour cette date.
Toujours d'après Jaccard, un plan de réduction des émissions de GES ne peut être efficace qu'en établissant clairement qu'il y a un prix à payer pour les émissions de GES, soit en imposant une taxe sur le carbone soit en établissant un plafond strict sur le niveau d'émissions de GES dans tous les secteurs économiques. Pour lui, le plan conservateur va plutôt permettre aux entreprises pollueuses d'éviter de réduire réellement leurs émissions, par exemple en déboursant pour des solutions de rechange comme des projets de reboisement. Même s'il dit que ces mesures ont un impact, il précise que celui-ci n'est pas aussi significatif que le prétend Ottawa.
Le gouvernement rejette quant à lui les critiques sur son plan, soutenant qu'il en est encore à établir des règles qui permettront de respecter les objectifs établis. L'économiste ne critique pas uniquement les conservateurs. Ainsi, il dit que, même si les gouvernements précédents ont établi des objectifs élevés, les émissions ont continué d'augmenter. Selon lui, les responsables ont trop mis l'accent sur les objectifs et pas assez sur les moyens pour les atteindre.
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