L'Institut de recherche Ambiente Italia a lancé en 2006 une étude sur la qualité de l’environnement dans les grandes agglomérations de l’Union européenne. Il s'est associé au Groupe Dexia et Legambiente pour effectuer une seconde étude sur l'état de l'environnement et les politiques de développement durable dans 32 métropoles et grandes villes européennes intitulée "Urban Ecosystem Europe". Les résultats ont été publiés en février 2008. 25 indicateurs ont été pris en compte pour dresser un état des lieux complet de la situation environnementale des grandes villes européennes et mettre en avant les meilleures pratiques locales en matière de politique de développement durable : qualité de l'air, transports en commun et mobilité, aménagement de pistes cyclables, utilisation des énergies renouvelables, consommation d'énergie, parcs et jardins notamment.
Mobilité et transports
L'étude indique que les villes européennes sont toutes confrontées à la hausse croissante du trafic et à son impact négatif sur le cadre de vie (qualité de l’air, bruit, occupation de l’espace, pertes de temps…) et le réchauffement climatique. L’une des principales réponses au niveau local ? Le développement de l’offre en matière de transports en commun et la promotion au maximum de leur utilisation. Prague fait figure de modèle avec 718 passagers transportés annuellement par habitant et un taux de 58% d’utilisation des transports en commun afin de se rendre au travail, contre 27% pour la voiture. Rome, Vienne, Milan et Stockholm ont de bons résultats (400-500 passagers par habitant) ainsi que de Berlin, Madrid, Londres ou Riga (320-400 passagers par habitant). Avec respectivement 250 et 251 passagers transportés par habitant, Bruxelles et Anvers sont juste en dessous de la moyenne des villes analysées (263 passagers par habitant).
La présence d’un réseau de pistes cyclables plus ou moins étendu représente aussi un indicateur instructif quant à l’utilisation des modes de transport non polluants au sein des grandes agglomérations. Des villes européennes continentale ou septentrionale se distinguent de nouveau avec un taux d’utilisation du vélo pour se rendre au travail parfois important (Copenhague : 29%). Grâce à une association du vélo pour les courtes distances et des transports en commun pour les plus longues distances, des villes comme Vienne, Göteborg, Helsinki, Hanovre, Copenhague et Stockholm, réussissent à conserver le taux d’utilisation de la voiture pour se rendre au travail sous la barre des 50% (contre jusqu’à 70% pour les grandes agglomérations italiennes).
Qualité de l’air
Les conclusions phares de l'étude : la qualité générale médiocre de l’air et plus précisément les concentrations élevées en NO2 et en particules fines (PM10). Ainsi, alors que le nombre de jours d’exposition à des concentrations journalières en particules fines excédant les 50 mg/m3 est limité à 35 par an, 84% des villes étudiées (dont Bruxelles et Anvers) dépassent cette limite. La situation est notamment préoccupante à Londres, Rome, Milan et Madrid, où ce nombre est 4 fois plus élevé que la limite. Les chiffres sont aussi critiques en matière de concentrations en dioxyde d'azote (NO2), un polluant atmosphérique dangereux pour la santé (problèmes respiratoires, réactions allergiques, …) et contribuant au réchauffement climatique. Malgré une baisse des émissions globales de NO2 d'environ 25% depuis 1980, près de 30% de la population urbaine en Europe reste exposée à des concentrations moyennes annuelles supérieures à l’objectif à atteindre à l’horizon 2010, soit 40 µg/m3 (directive 1999/30/EC). 9 villes sur 10 enregistrent à certains endroits, notamment ceux où le trafic est particulièrement dense, des concentrations dépassant (de loin) le seuil des 40 µg/m3. A noter que la majorité des villes analysées (notamment Anvers et Bruxelles) disposent d’un plan pour la qualité de l’air ou sont en passe d’en adopter un.
Changement climatique, énergies renouvelables
Concernant les émissions de CO2, l'étude souligne que 21 des 32 villes interrogées, dont Anvers et Bruxelles, ont fixé des objectifs de diminution clairs, parfois même plus ambitieux que les objectifs nationaux. Berlin et Londres envisagent de faire baisser d’ici 2020 leurs émissions de CO2 de respectivement 25% et 20% (contre un objectif au niveau national de 20% et 12,5%). Alors que certaines grandes villes comme Vienne, Munich, Barcelone et le Grand Lyon font figure d’exemples en matière d’énergie solaire (installation de panneaux thermiques ou photovoltaïques sur les bâtiments publics), cette piste est encore largement sous-utilisée dans de nombreuses métropoles. A noter l'utilisation des LED, moins énergivores, au lieu d’ampoules à incandescence classiques, pour les feux de signalisation dans certaines grandes villes : Oslo fait figure d’exemple avec 100% d’utilisation de LED, puis on retrouve le Grand Lyon (61%) et Göteborg (42%). A Anvers, où le système est en cours de test, 1% des feux de signalisation sont actuellement dotés de LED. Retrouvez tous les résultats de cette étude sur le site Internet du Groupe Dexia : www.dexia.com.
(Source : Groupe Dexia Photo : Union européenne)
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