L’Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET) a commandé une étude qui vise à mieux connaître l'exposition du conducteur et de ses passagers à la pollution dans l'habitacle des véhicules. Pour mesurer le taux d'oxyde d'azote auquel ils sont exposés, un véhicule doté de capteurs circule sur les routes de l'agglomération de Rouen (Seine-Maritime) jusqu'à fin juin 2007 et analyse la pollution émanant du sillage du véhicule qui le précède. Les résultats seront divulgués vers automne 2007.
Jean-Paul Morin, docteur d'Etat à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, met en avant que cette étude est une première en Europe. Il souligne : "Il faut savoir que l'endroit où l'on est le plus exposé à la pollution issue du pot d'échappement d'une voiture, c'est dans l'habitacle de celle qui est derrière. Mais d'ores et déjà et après quelques jours de mesure, nous pouvons dire que le constat est quelquefois alarmant puisque nous avons relevé avec nos capteurs des particules d'hydrocarbures et de l'oxyde d'azote qui sont nocifs pour la santé de l'homme."
Zoom sur l'étude
Le groupe de recherche en toxicologie des polluants atmosphériques, aérothermochimie, santé et environnement (Topaase) a équipé un véhicule de capteurs et d'ordinateurs. Le coût : plus de 2,5 millions d'euros. Deux fois par jour, le matin aux heures de pointe, et l'après-midi quand la circulation est plus fluide, cette voiture prend le même itinéraire, un parcours long de 60 kilomètres. Les techniques embarquées enregistrent les données. Ensuite, les résultats sont comparés avec ceux relevés par les capteurs de pollution que le réseau Air Normand a installés sur le parcours emprunté. Les premiers résultats montrent que l'air est plus pollué dans l'habitacle de la voiture se trouvant dans le sillage des véhicules que sur le trottoir.
Le groupe Topaase analyse ainsi l'impact de la dispersion des gaz à l'échappement tout en reconnaissant que des avancées concrètes ont été réalisées au cours des dernières années, entre autres avec l'arrivée des véhicules plus propres diminuant leurs rejets en gaz et particules.
Jean-Paul Morin conclut : "En attendant, nous pouvons juste préconiser de ne pas suivre de trop près le véhicule qui nous précède, c'est mieux aussi pour la sécurité. Il faut rappeler qu'il faut parcourir au minimum trois kilomètres avant que le système de dépollution de notre voiture ne devienne opérationnel".
Source : AP
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