L'annonce de Toyota d'abandonner la F1 provoque des remous aussi bien du côté de la FIA que de celui des constructeurs, d'autant plus que contrairement à ce qui était attendu, Toyota a publié des résultats financiers positifs dans la foulée de l'annonce de son retrait. Que l'on soit d'un bord ou d'un autre, on ne pointe pas les mêmes causes pour expliquer cet évènement.
La FIA d'abord, s'est inquiétée du départ d'un nouveau constructeur mais aussi de Bridgestone. Si l'annonce du manufacturier est faite très en amont, en revanche, celle de Toyota tombe alors que l'écurie s'était engagée jusqu'en 2012 en signant les accords Concorde. La FIA a donc contacté Toyota F1 pour que l'équipe précise sa position légale pour ouvrir (ou pas) la grille à une 13e équipe. Toutefois, on imagine déjà que la fédération n'en restera pas là surtout que l'alibi économique ne tient plus vraiment pour expliquer le départ.
Mais la FIA sous-entend également qu'elle s'est pliée aux demandes des constructeurs qui refusaient la baisse des coûts qu'elle souhaitait imposer en se ralliant à leurs récriminations. Le départ de Toyota rend quasiment caduque l'accord scellé entre FOTA et FIA puisque les constructeurs ne tiennent pas leurs engagements.
"La FIA a plusieurs fois prévenu que le sport automobile ne peut ignorer la crise économique mondiale. C’est pour cela qu’il a été demandé aux équipes existantes de réduire les coûts et que l’arrivée d’équipes indépendantes a été encouragée.
La FIA a accepté les mesures de réduction des coûts proposées par les équipes, sur la base d’un engagement à long terme dans le championnat. L’annonce de Toyota démontre l’importance des mesures de réduction des coûts proposées initialement par la FIA.
La FIA va maintenant travailler pour s’assurer que le départ de Toyota est géré de la meilleure façon dans l’intérêt du championnat et elle va continuer à encourager les équipes de F1 à prendre les mesures de réduction des coûts nécessaires pour le bien du sport. "
La menace d'une réouverture des hostilités est réelle d'autant plus que les constructeurs qui viennent de perdre 2 de leurs membres se retrouvent désormais minoritaires au sein même de la FOTA.
Pour Ferrari, le constat s'explique d'une autre façon : si Toyota et Bridgestone s'en vont, c'est à cause de l'attitude de la FIA qui est accusée d'avoir menée une guerre contre les grands constructeurs. Et Ferrari de critiquer la F1 que proposera la FIA en 2010.
"La Formule 1 continue de perdre des éléments importants : au cours des 12 derniers mois, Honda, BMW, Bridgestone et ce matin Toyota ont annoncé leurs départs. En échange, si l’on peut dire, Manor, Lotus , USF1 et Campos Meta sont arrivés. Vous pourriez dire “c’est la même chose” parce que il y aura le nombre de concurrents.
Mais ce n’est pas totalement vrai et il faudra voir l’an prochain si nous serons aussi nombreux à Bahreïn sur la grille de départ de la saison 2010 et combien nous serons à la fin de la saison. En réalité, la série de départs est plus le résultat d’une guerre contre les grands constructeurs menée par ceux qui ont dirigés le sport, que les effets de l’économie."
Et Jean Todt, qu'en pense-t-il ?
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