La prochaine étape, ce sont les coups de canif ! Ces dernières heures, les tensions entre FIA et FOTA ont viré à l'affrontement ouvert et total après que la FIA a décidé de stopper ses tentatives de conciliation pour tirer à boulets rouge sur l'association des constructeurs accusée de vouloir saboter la F1, ce que confirmait ce matin Ecclestonne.
La FIA a donc publié plusieurs communiqués abordant chacun un aspect de cette guerre ouverte.
Premièrement, la FOTA avait ouvertement et par lettre jugé inadmissible le comportement d'Alan Donnelly, le représentant de la FIA sur le GP de Turquie. Ce dernier avait tenté de faire éclater l'unité de la FOTA en menaçant "gentiment" Ross Brawn, l'enjoignant de rejoindre au plus vite Williams et Force India dans le clan des inscrits sans condition. Le patron de l'équipe leader du championnat n'avait pas cédé et rapporté l'information à ses collègues de la FOTA. La FIA vient de répondre à ces accusations, affirmant que Donnelly avait été "impartial" et qu'elle rejetait en bloc les accusations de la FOTA.
Deuxièmement, la dernière réunion d'hier (celle de la "nouvelle dernière chance") entre experts financiers de la FOTA et de la FIA s'est terminée sur un constat d'échec, chaque bord ne souhaitant pas vraiment discuter avec l'autre. Les comptables de la FIA ont donc examiné les propositions de la FOTA avant de lever le camp. Ce matin, la FIA a publié ses conclusions après l'étude des propositions de la FOTA et jugé que leur plan de réduction des coûts et leur projet 2010 n'avait pas pour but d'aider à faire entrer de nouveaux concurrents en F1. En conséquence, la FIA a définitivement validé son système de budget plafonné à 45 millions d'euros.
Enfin, la FIA vient de publier un long communiqué relatant par le menu sa vision de la situation actuelle et les reproches, lourds, qu'elle fait à la FOTA. La FIA accuse noir sur blanc la FOTA de vouloir prendre le contrôle de la F1, tant dans son aspect législatif que financier. La FIA continue de penser que la F1 a besoin d'un régulateur fort et impartial pour assurer l'équité entre les teams et empêcher ceux qui veulent gagner à tout prix (comprenez avec un budget sans limites) de faire exploser les coûts. "Une bonne gouvernance ne veut pas dire non plus que Ferrari devrait gouverner" ajoute le communiqué en référence aux accords qui lient Ferrari et la FIA depuis ... 1981 !
Mosley accuse Luca di Montezemolo de ne pas respecter ses promesses de trouver un accord entre toutes les équipes pour faire baisser les coûts et les engager à long terme en F1. Il justifie son budget plafonné en affirmant que la F1 allait perdre ses concurrents si rien n'était fait et accuse encore la FOTA d'empêcher l'arrivée de nouvelles équipes en F1, précisant que pour Montezemolo, le départ d'équipes en difficulté financière (comme Honda) serait facilement pallié en alignant 3 voitures par teams.
Mosley affirme que pour que l'innovation technologique revienne en F1, il faut absolument réduire les coûts et déterminer un cadre budgétaire qui permettra aux équipes les plus astucieuses et pas forcément les plus riches de construire une monoplace efficace et gagnante. Sans contrainte de coûts, impossible d'y parvenir.
Mosley affirme également que les mesures de la FOTA pour réduire les coûts (interdiction des essais, développement des pièces standardisées et limitations des heures de travail des employés) ne sont pas bonnes pour garantir un développement technique continu et innovant en F1. Pour aider l'automobile de tous les jours, il faut étudier et développer de nouveaux systèmes selon un budget donné, comme c'est le cas dans la "vraie vie".
Selon lui, la F1 aura en 2010 une grille complète, régie par un seul règlement. Il se dit prêt à encore discuter avec la FOTA mais précise qu'en cas d'échec, d'autres équipes rejoindront la grille F1 2010.
Théoriquement, ils ont tous jusqu'à vendredi pour trouver une solution.
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