Après la Caterham R300 Superlight et la Mia électrique, j'hérite à nouveau aujourd'hui d'un véhicule iconoclaste pour partager ma vie quotidienne pendant une semaine. C'est fois-ci, on arrête les poids plume et on tape dans le gros, le lourd, le costaud, le dégoulinant de virilité assumée : un Ford Ranger. Oui, un pick-up dans la plus belle tradition américaine allant du Dodge Ram 1500 de Walker Texas Ranger au GMC K-2500 Wideside Sierra Grande de L'Homme qui Tombe à Pic, un véritable symbole de la culture outre-Atlantique au même titre que le burger, la Statue de la Liberté, les seins de Dolly Parton et le r rétroflexe.


Contrairement à ce qui est dit dans la vidéo, le Ranger, étant considéré comme un utilitaire, est exempté de malus.


Sauf que le Ranger de dernière génération, le T6, n'y est plus commercialisé pour de multiples raisons. Ford craint en effet qu'il ne vienne concurrencer son best seller, le F-150, sur le marché local du pick-up fragilisé ces derniers temps. De plus, il existe depuis 1963 la « Chicken Tax », une taxe d'importation de 25 % sur les pick-up fabriqués hors du territoire américain. Or, le T6 est assemblé en Thaïlande, en Afrique du Sud ou en Argentine. Pas de Far West pour ce Ranger là, donc.


Sur le Vieux Continent, ses dimensions sont imposantes mais pas non plus spectaculaires : 1m85 de large et 1m80 de haut, c'est plus petit par exemple qu'un Range Rover dernier modèle, mais le Ranger se rattrape en longueur, en mesurant jusqu'à 5m36, soit 36 cm de plus que le Range, et en faisant jeu égal pour le poids à vide, à 2,1 tonnes. Un très beau bébé donc, félicitations à la maman.


Il est disponible en simple cabine, en « super cab » avec des portes antagonistes et deux strapontins à l'arrière, et en double cabine, avec une banquette arrière et cinq places, la version que nous avons aujourd'hui. En fait, et comme très souvent, c'est le haut de gamme suréquipé, le top du top, le menu Deluxe avec supplément ketchup, qui nous a été attribué : le Wildtrak, sans c, principalement reconnaissable à ses jantes alliage en 18 pouces, son arceau aérodynamique et sa peu discrète peinture orange métallisé. Esthétiquement, c'est un pick-up avec une livrée qui se veut sportive, donc fuselé comme un abri-bus et tape-à-l'œil, un véritable jouet Hot Wheels à l'échelle 1.

Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 1, la découverte
Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 1, la découverte
Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 1, la découverte



Sous le large capot, deux moteurs TDCI Duratorq sont disponibles, un 2,2 l en 125 et 150 ch et, comme ici, un 5 cylindres en ligne 3,2 l délivrant 200 ch à 3 000 tr/min et un couple confortable de 470 Nm offert entre 1500 et 2750 tr/min. Cette usine à gaz émet 249 g de CO2 en boîte mécanique ou 274 g avec la boîte auto, comme le nôtre. Dans les deux cas, considéré comme un utilitaire, le Ranger est exempté de la punition de 6 000 € de malus, qui vient donc pas s'ajouter à son prix d'environ 40 000 € dans cette configuration comprenant la plupart des options.


Pour se hisser à bord, un vilain mais nécessaire marchepied chromé est à votre disposition. Le conducteur peut aussi s'aider en se cramponnant au volant, le passager avant a une poignée sur le montant du pare-brise, mais les malchanceux à l'arrière devront eux se débrouiller comme ils peuvent, en Fosbury par exemple, ce qui ne sera pas chose aisée pour les personnes de petite taille de type enfant ou lutin.

Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 1, la découverte
Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 1, la découverte
Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 1, la découverte


A bord, le Ranger surtout dans la finition Wildtrak parvient rapidement à faire oublier ses origines roturières. Si les plastiques sont rugueux (mais d'apparence solide) et qu'on aimerait ne plus jamais revoir du faux carbone, son équipement n'a rien à envier aux SUV avec notamment sellerie cuir spécifique, sièges avant chauffant et siège conducteur réglable électriquement de huit façons, régulateur de vitesse, climatisation bizone, boîte à gants réfrigérée, GPS avec (petit) écran 5 pouces et système de commande vocale permettant de régler de la radio jusqu'à la climatisation sans bouger le petit doigt. On ajoutera aussi les indispensables caméras de recul (avec écran dans le rétroviseur central) et capteurs de proximité, ce qui n'est pas un luxe quand on manœuvre avec un mastodonte pareil.


Enfin, n'oublions pas que le talent du Ranger ne s'arrête pas avec le bitume : par défaut une propulsion, une molette permet de le passer en transmission intégrale avec gammes de vitesses haute et courte, si les conditions le réclament.

Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 1, la découverte

Les bases étant posées, les questions restent toujours les mêmes : peut-on vivre tous les jours avec un Ford Ranger Wildtrak ? En ville, sur nationale, sur autoroute et en dehors de la route ? C'est ce que nous allons déterminer cette semaine.


Épisodes suivants :

Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 2, un géant dans la ville

Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 3, sur nationales enneigées

Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 4, départ en week-end

Ford Ranger Wildtrak au quotiden : jour 5, de la boue, de l'angle et du croisement de pont


Twitter : @PierreDdeG