Formule 1 - Australie GP: Hamilton, au dessus de la mêlée

Neuf voitures classées, mais seulement sept qui ont véritablement franchi la ligne d’arrivée, treize abandons et trois entrées de la voiture de sécurité, ce premier Grand Prix de la saison n’a pas été de tout repos pour les pilotes de la nouvelle Formule 1 sans assistances électroniques. Un sevrage qui s’est bien ressenti dans les passes d’armes de cette course échevelée où, pour gagner, il fallait se préserver des mauvais coups.

C’est ce qu’a parfaitement réussi Lewis Hamilton. Parti de sa pole, il n’a commis aucune erreur ni ne s’est jamais retrouvé au milieu des nombreuses joutes meurtrières qui ont émaillé l’épreuve. Le contraire d’un Raïkkonen, obligé de jouer son va-tout à chaque virage pour se refaire d’une qualification désastreuse. Le Champion du Monde a bien failli réussir son coup, pointant même troisième à l’abord du dernier tiers du Grand Prix, avant de porter l’attaque de trop sur son compatriote Kovalaïnen.

Ferrari est le grand perdant de cette entame de saison. Aucune voiture classée. Massa a hypothéqué ses chances dès le feu vert mis en partant au large au premier virage d’un départ chaotique où cinq voitures sont restées sur le carreau. Le Brésilien aura beau remonté et s’accrocher avec Coulthard, sa F2008 finira par rendre l’âme tout comme celle de son binôme.

Le podium est complété par une BMW, celle de Heidfeld, et par une Williams menée par un impeccable Rosberg qui sauve les intérêts de Toyota. La marque japonaise a en effet eu à déplorer l’abandon de Trulli, classait cinquième au moment de son retrait, et de Glock, parti dans une formidable cabriole de laquelle il se sortait miraculeusement indemne. Kubica, pour le blason de Munich, a dû jeter l’éponge dans le dernier sprint final après avoir été accroché par Nakajima sur l’autre FW30 qui finira, lui, septième.

Côté Honda, l’exploit était à portée de main avant que l’équipe ne s’emmêle les pinceaux dans sa gestion de l’ultime phase de course qui a de nouveau employé la voiture de sécurité. Barrichello, seul survivant des troupes, est rentré dans une voie des stands fermée pour en ressortir au feu rouge. Sa pénalité subie ne lui garantit pas la propriété de sa sixième place finale, placée sous investigations.

Celui qui peut estimer avoir le mieux tiré les marrons du feu au regard de ce dont il dispose et d’où il est parti est Fernando Alonso. Quatrième, il a tenu en respect un Kovalainen qui a fait son dernier ravitaillement au plus mauvais moment et marque ainsi les gros points qu’il espérait.

Mais il doit aussi son classement à l’abandon, à deux tours de la fin, de Sébastien Bourdais, époustouflant sur sa Toro Rosso et qui a montré que les Gaulois savaient toujours tenir un volant. Sa mécanique l’a trahi en vue de la ligne d’arrivée alors qu’il pouvait marquer son entrée en Formule 1 par une place au pied du podium. Il finit néanmoins huitième et marque son premier point pour son premier Grand Prix. Comme un certain Alain Prost en 1980.

Classement:

1. Hamilton McLaren-Mercedes (B) 1h34:50.616

2. Heidfeld BMW Sauber (B) + 5.478

3. Rosberg Williams-Toyota (B) + 8.163

4. Alonso Renault (B) + 17.181

5. Kovalainen McLaren-Mercedes (B) + 18.014

6. Barrichello Honda (B) + 52.453

7. Nakajima Williams-Toyota (B) + 1 lap

8. Bourdais Toro Rosso-Ferrari (B) + 2 laps

9. Raikkonen Ferrari (B) + 3 laps