Le petit royaume du Golfe est depuis 2011 et le début du Printemps Arabe, le théâtre d'affrontements entre l'opposition chiite et la dynastie sunnite des Al Khalifa au pouvoir. Avec le Grand Prix de Formule 1 de ce week-end, l'opposition profite de l'attention médiatique pour se faire entendre. Un grand rassemblement des partis de l'opposition est prévu vendredi, le jour des essais. De leur côté, les autorités assurent que toutes les mesures de sécurité ont été prises afin que la course se déroule dans le calme.
Vitrine du pays, le Grand Prix de Formule 1 est également l'occasion pour les manifestants de se faire entendre : « Nous ne sommes pas contre le GP de Formule 1 mais nous voulons faire entendre au monde nos revendications : nous voulons la démocratie, le respect des droits de l'Homme, un gouvernement issu d'élections », explique à l'AFP Khalil Marzouk, un dirigeant d'Al-Wefaq, l'un des principaux partis d'opposition. Il accuse également les forces de sécurité de « réprimer le peuple comme si c'était son ennemi », ajoutant que « la violence engendre la violence ».
D'autres opposants se montrent eux beaucoup plus radicaux comme le collectif du 14 février. Ses partisans vont organiser le même jour des protestations sous le slogan « Volcan de colère ». Très actifs depuis une semaine, ils ont bloqué des routes de la capitale, Manama, à l’aide de dizaines de pneus enflammés. Le collectif a aussi revendiqué l'incendie d'une voiture à l'aide de bonbonnes de gaz devant le centre financier de la capitale.
Les autorités officielles font, elles, tout ce qui est en leur pouvoir pour laisser le circuit du Sakhir à l'écart des violences, dans sa bulle en quelque sorte. Des barrages de contrôle ont été érigés aux principaux carrefours, sur les routes menant au circuit. Les arrestations de militants de l'opposition se sont multipliées (98) au cours du dernier mois.
La ministre d'État à l'Information, Samira Rajab, affirme que « Bahreïn est fin prêt pour accueillir le GP, il n'y a pas de problème de sécurité ». Elle ajoute que les troubles nocturnes quotidiens « ne sont que des agissements d'adolescents animés par des groupes à la solde de l'Iran ». Le grand argentier de la Formule 1, Bernie Ecclestone, l'assure lui aussi « ce Grand Prix sera un succès ».
Il est vrai que si le Grand Prix devait être annulé, comme en 2011, la Formule One Management, la société organisatrice, perdrait une cinquantaine de millions d'euros : 30 millions pour la location de la piste et 20 millions en sponsors. Les honoraires n'étant pas versés en cas d'annulation pour cause de force majeure...
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