Si l'on compte 9 circuits utilisés par la Formule 1 aux Etats-Unis, la France n'a rien à envier au nouveau monde par rapport au nombre de tracés utilisés sur le territoire national depuis la création du GP de France en 1906. Depuis cette date et avant 1950, pas moins de 12 tracés ont accueilli ce fameux et légendaire GP. Avant la création du Championnat du Monde de F1 en 1950, le GP de France avait lieu sur trois pistes principales : le Mans, où eut lieu le premier GP en 1906, Reims et l'anneau de vitesse de Montlhéry. Après la deuxième guerre mondiale, le GP de France se déplaça à travers le pays suivant bon gré, mal gré, les idéos politiques de l'époque. Si le principal circuit utilisé était celui de Reims dès 1950, le Barnum de la F1 déplaça ses roulottes de Rouen en passant par Le Mans, Clermont-Ferrand, le circuit Varois du Paul Ricard, Dijon-Prenois, pour terminer sa route en 1991 sur le circuit de Nevers Magny-Cours. Le premier GP de France, disputé le 26 juin 1906, s'est donc disputé au Mans sur une distance de 103,16 Km. 32 voitures avaient pris le départ et c'est une Renault pilotée par le Hongrois Ferenc Szisz qui remporta cette première édition. Le Mans accueille une dernière fois le GP de France sur le circuit Bugatti en 1967. Le premier GP de France de l'air moderne de la Formule 1 eu lieu à Reims en 1950. Ce tracé de 8 kilomètres sur route daté de 1925 et était réputé pour sa ligne droite principale : la ligne Tillois. Utilisée en 1950, 1951,1953, 1954,1956, 1958, 1959, 1960, 1961,1963 et 1966, la piste de Reims était, avec celle de Spa, la plus rapide de l'époque. Le grand J.M. Fangio y remporta deux victoires en 1950 et 1951 sur une Alfa Roméo. En 1965, le GP de France s'installa en Auvergne sur le superbe circuit vallonné de Charade. Situé à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand et du Puy de Dôme, le tracé a une longueur de 4 Km et possède 18 virages. Il possède aussi quelques similitudes avec un autre circuit bien connu : le Nurburgring. Jackie Stewart s'y imposa à deux reprises en 1969 avec une Matra-Ford et en 1972 avec une Tyrrell-Ford. Le circuit de Charade est le lieu où le pilote Clermontois Patrick Depailler fit ses premières armes en Formule 2. Entré en Formule 1 chez Tyrrell en 1972, il se tue sur le circuit d'Hockenheim en 1980 avec une Alfa Roméo. En 1971, le petit monde de la F1 pause ses valises sur le circuit Paul Ricard. Ce circuit est bâti en 300 jours. Il offrait un tracé de 6 Km et surtout la très belle ligne droite « Mistral ». Si Alain Prost y a remporté 3 courses en 1988, 1989 et 1990, le circuit Paul Ricard eu aussi des années tragiques. En 1986, Elio de Angelis se tue lors de tests, après que son aile eut lâché entre les stands et la section rapide. Cette année-là, la piste fut réduite de moitié. En 1989, Mauricio Gugelmin s'envole au-dessus de ses concurrents dès le premier virage. Le circuit Paul Ricard a été abandonné en 1990 au profit du circuit de Nevers Magny-Cours. En 1999, Bernis Ecclestone, le grand argentier de la Formule 1, achète le circuit et le fait entièrement transformer en une piste ultra-moderne mais réservée uniquement aux essais privés de F1, Sports-Protos ou véhicules de série. Le HTTT (High Tech Test Track) construit et géré sous la houlette de Philippe Gurdjian, a innové dans la sécurité avec le remplacement des bacs à sable par des bandes de bitume ultra-adhérentes qui rattrapent les sorties de piste des bolides. Construit sur la demande de François Mitterrand, le circuit de Nevers Magny-Cours appartient au Conseil Général de la Nièvre. D'une longueur de 4,24 Km, le tracé reprend l'ensemble des technicités rencontrées sur les autres circuits utilisés lors du Championnat du Monde : virage rapide comme celui d'Estoril ou virage lent comme celui d'Adélaïde. Malheureusement, le circuit souffre de son infrastructure et a bien failli disparaître du calendrier en 2005. Le conseil Général a épongé les dettes et investi près de 3 millions d'euros pour rénover le circuit. Pour la piste en elle-même, la plupart des échappatoires ont été agrandies pour permettre aux pilotes de ne pas rester plantés dans les bacs à gravier. Ainsi le virage d'Estoril devrait disposer d'une aire de dégagement asphaltée de 3000 m2 et d'une glissière de sécurité de 320 m de long. Cette dernière sera mise en place lors du GP de France. En sortie du virage d'Adélaïde, de celui du château et celui du Lycée, des blocs cimentés recouverts de gazon artificiel sont disposés en bordure de piste. Le bac à gravier situé à la sortie du virage du Lycée a été agrandi. Le nombre de places destinées aux spectateurs a été revu à la hausse et devraient atteindre 41 000 places assises ou debout. Enfin, toutes les allées de circulation sont bétonnées. Michael Schumacher a remporté 8 fois le GP de France sur ce circuit et le Champion du Monde actuel, Fernando Alonso s'y est imposé l'année passée. Le pilote Espagnol tentera sûrement de réaliser le doublé après être passé à côté du GP des Etats-Unis. Le Team Renault fêtera, ici, son 100e GP. De nombreuses festivités accompagneront ce 100e GP de France avec notamment un concert avec Roger Waters, leader du groupe Pink Flyod.