Abaissement des limitations de vitesse, baisse du taux d'alcoolémie autorisé, interdiction du kit mains libres, réforme du permis à points... Tous ces sujets, et d'autres encore, devraient être débattus mercredi avec François Fillon qui a demandé l'organisation en urgence d'un comité interministériel à la suite de la publication des chiffres désastreux de la mortalité routière au mois d'avril.
Depuis le début de l'année, les associations de lutte contre les accidents de la route voient rouge ; les augmentations se suivent et se ressemblent, ou presque, et le mois d'avril fait figure de cancre sur le tableau de la bonne conduite automobile. 20%, c'est en effet l'augmentation de la mortalité qui a pu être constatée par rapport à la même période l'an dernier d'après les chiffres dévoilés en fin de semaine dernière par la Sécurité Routière. Les associations réclament donc des mesures radicales, et sont peut-être sur le point d'obtenir gain de cause. Mercredi se tiendra en effet une réunion de crise présidée par François Fillon, ainsi que le rapporte l'AFP.
Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la Violence routière, a sans surprise été une des premières à réagir. Interrogée par Europe 1, elle réclame aujourd'hui de « vraies mesures ». Parmi ces dernières, une révision à la baisse des limitations de vitesse. Madame Perrichon souhaite en effet que la vitesse autorisée soit diminuée de 10km/h, et ce sur l'ensemble du réseau. « On y gagne en sécurité routière d'une part et ensuite en ce qui concerne l'environnement et la consommation de carburant. Tout le monde y gagnera », affirme-t-elle. Autre réclamation, une réflexion sur le permis à points et sur les stages permettant de récupérer quatre points. « Nous avions prévu ce désastre, nous l'avons dit durant des mois », tempête-t-elle. « Ne pas avoir osé résister aux casseurs du permis à points, c'était une honte. Nous le payons très cher ».
Autre piste peut-être suivie par le gouvernement, celle de l'interdiction de l'utilisation du kit mains-libres au volant. Une étude menée par l'INSERM et dont les résultats ont été dévoilés fin mars a en effet montré que son utilisation ne réduisait pas le nombre d'accident et contribuait également à la baisse de vigilance des conducteurs. Et puisqu'on parle d'interdiction, une autre mesure, qui risque fort de faire parler d'elle si d'aventure elle était adoptée, pourrait être étudiée. Evoquée par Le Parisien, elle concerne les jeunes conducteurs, et le taux d'alcoolémie autorisé au volant ; ce dernier pourrait être abaissé et passer de 0,5g/l à 0,2g/l.
« Le Premier ministre a trouvé qu'avec l'aggravation des chiffres, il fallait que le mouvement s'accélère. On va revoir tout ce qui était en préparation. Il pourrait y avoir des décisions », expliquait-on ces derniers jours dans l'entourage du Premier Ministre.
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