Le patron du 1er constructeur automobile sud-coréen et 6e mondial, Hyundai Motor, a été condamné à 3 ans de prison ferme. Chung Mong-koo, 68 ans, a été reconnu coupable de détournement de fonds et abus de confiance : il a alimenté une caisse noire et a détourné 90 milliards de won (96 millions de dollars) par l'intermédiaire de faux comptables pour corrompre des hommes politiques et d'autres responsables. Dans ce scandale, plusieurs cadres d'entreprises et des banquiers ont déjà été condamnés. Chung Mong-koo avait pris les rênes du groupe en 1999 : il avait pour ambition de hisser Hyundai Motor au 5e rang mondial des constructeurs en mettant en valeur la qualité. Le président du tribunal, Kim Dong-oh, a déclaré : "Son comportement constitue clairement un crime au nom de la loi... le tribunal n'a d'autre choix que de l'en tenir sévèrement responsable. L'attitude de M. Chung nuit à l'autonomie et à la gestion des entreprises. Les mauvaises habitudes doivent être éradiquées pour le progrès de l'économie sud-coréenne." Un porte-parole de Hyundai a qualifié le jugement de "vraiment sévère". De nombreux observateurs avaient envisagé une peine avec sursis. Chung Mong-koo reste libre jusqu'à une procédure d'appel. Hyundai contrôle près de 70% du marché automobile national. Ces problèmes judiciaires ont retardé des projets d'expansion en Europe et aux Etats-Unis qu'avaient développés le groupe ainsi que de sa filiale Kia Motors Corp. Cho Chul, analyste de l'industrie automobile pour l'Institut coréen de l'économie et du commerce, a estimé que "le verdict aura des répercussions négatives sur la volonté du groupe d'améliorer son image et la qualité de ses produits. M. Chung continue à jouer un rôle déterminant dans la société."
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