Le 22 août 2007, plus d'un mois après le lancement du système de vélos en libre-service Vélib' à Paris, les premiers résultats sont tombés : la mairie de Paris et JCDecaux ont annoncé que Vélib' a dépassé les 2 millions de locations en 39 jours avec 53 000 abonnements longue durée (abonnement annuel). Les vélos ont parcouru chaque jour des trajets de 22 minutes en moyenne, et plus de 100 000 km (près de 3 fois le tour de la Terre) : ils ont ainsi réalisé près de 4 millions de km du 15 juillet 2007 au 22 août 2007 (100 fois le tour de la Terre).
Suite à ce succès rencontré rapidement, une vingtaine de maires d'Ile-de-France ont écrit à la mairie de Paris afin d'exprimer leur intérêt d'accueillir des stations de vélos. Le maire adjoint chargé des relations avec les collectivités territoriales d'Ile-de-France, Pierre Mansat (PCF), a indiqué en octobre 2007 que la municipalité de Paris avait proposé aux communes riveraines de la capitale de financer une extension vers la proche banlieue du système de vélos en libre-service Vélib'. Paris proposait ainsi à 29 communes de proche banlieue d'installer 300 stations, soit 4 500 vélos sur leur territoire, dont elle prendrait en charge le coût d'installation estimé à 7 millions d'euros par an. Pierre Mansat a précisé que le Conseil de Paris devrait modifier le marché passé avec la société de matériels publicitaires JCDecaux qui a mis en place Vélib' dans la capitale mais sans en bouleverser l'équilibre.
L'extension aux communes limitrophes se ferait de façon à ne pas désorganiser le système parisien sur les axes sortant et entrant de Paris et le maillage en proche banlieue ne serait pas aussi dense que dans la capitale. Le coût des abonnements ne changerait pas. Les implantations des stations seraient choisies avec les 29 communes. Si les villes concernées le souhaitent, elles pourront compléter ce système par leurs propres appels d'offres pour un maillage plus dense entre elles. Il n'est pas impensable qu'il y ait plusieurs systèmes. La mairie de Paris a mentionné que la formule suivante serait proposée aux 29 villes concernées : soit Paris prend tout à sa charge et récolte toutes les recettes supplémentaires, soit les communes de banlieue prennent 30% à leur charge et récoltent 30% des recettes supplémentaires.
En décembre 2007, le Conseil de Paris a fait savoir qu'il autorisait cette extension à la banlieue du dispositif de vélos en libre-service, planifiée pour l'été 2008 : cette installation de 300 bornes supplémentaires dans 30 communes de banlieue serait effectuée par la Somupi (filiale de JC Decaux). Mais ClearChannel a critiqué cette décision et a saisi le tribunal administratif de Paris : d'après lui, cela représentait un second marché entraînant un nouvel appel d'offres.
En janvier 2008, le tribunal administratif de Paris a annulé la décision du Conseil de Paris et a ainsi donné raison à ClearChannel. D'après le tribunal, cette extension "ne peut être regardée comme accessoire au marché initial dès lors qu’elle aurait pour effet de fournir dans chacune de ces communes un réel service de bicyclettes en libre-service." Du coup, un nouvel appel d’offres a du être lancé et la ville de Paris s'est pourvue en cassation contre cette annulation devant le Conseil d’Etat. La ville de Paris a mis en avant qu'elle s'était entourée de toutes les précautions visant à ce que cette extension favorise les déplacements à vélo entre Paris et les communes qui l’entourent, sans constituer un maillage de ces communes. D'après elle, 300 stations supplémentaires, par rapport aux 1 450 déjà prévues à Paris, ne sont pas de nature à bouleverser l’économie du contrat initial ou à en changer l’objet : le projet de déploiement de Vélib' dans les communes directement riveraines de Paris restait alors souhaitable et possible à la fin de l'année 2008 dans l'hypothèse où le Conseil d'Etat annulait l'ordonnance.
Le 11 juillet 2008, nouveau rebondissement dans cette affaire : JCDecaux a annoncé que le Conseil d’Etat (réuni en formation solennelle) a validé l’avenant, entre la ville de Paris et la société SOMUPI (filiale de JCDecaux à 66% et de Médias et Régies Europe – Groupe Publicis - à 34%), portant sur l’extension de Vélib’ "sur une partie du territoire d’une trentaine de communes limitrophes ou très voisines de Paris." Jean-Charles Decaux, Président du Directoire et Codirecteur Général de JCDecaux, a souligné qu'il se réjouissait pour l’ensemble des utilisateurs de l’arrêt de la Haute Assemblée qui va dans le sens de l’intérêt général. Il a précisé que dans les tout prochains jours, JCDecaux travaillerait avec la ville de Paris et les communes concernées sur les modalités de mise en œuvre de ce service élargi. Bertrand Delanoë, le maire de Paris, a affirmé que cette décision appuyait la démarche de partenariat engagé entre Paris et les communes voisines, démarche que la mairie de Paris va poursuivre, à plus grande échelle, afin de développer le dispositif de voitures écolos en libre-service baptisé Autolib' (voir dossier).
Une bonne nouvelle pour ces communes et leurs habitants qui attendent avec impatience le système de vélos en libre-service !
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