La différence entre le biodiesel et le bioethanol ? Le premier est destiné aux véhicules Diesel : il est fabriqué à partir d'huiles végétales (en Europe : le colza ; en Asie : l'huile de palme ; aux Etats-Unis : le soja). Le second vise les véhicules à essence : il est produit à base de végétaux contenant du saccharose (betterave, canne à sucre) ou de l'amidon (blé, maïs).
Les scientifiques Matt Johnston et Tracey Holloway de l'université du Wisconsin (États-Unis) ont travaillé sur le sujet suivant : le potentiel de production de biodiesel de 226 pays. Ils ont réalisé un classement qu'ils ont publié récemment. Résultat : la Belgique pourrait devenir un grand producteur mondial de biodiesel, ce pays se hissant à la 9e place avec 1,2 milliards de litres, derrière notamment la Malaisie (14,5 milliards de litres), l'Indonésie (7,5), l'Argentine (5,2), les Etats-Unis (3,2), le Brésil (2,5), les Pays-Bas (2,4 milliards de litres).
D'après les deux chercheurs, uniquement une partie de cette production serait rentable pour la Belgique : ils évaluent à 171 millions de dollars ses recettes potentielles d'exportation et à 1 092 le nombre d'emplois. Ce pays importe des quantités importantes de produits agricoles pour les traiter dans ses usines puis les écouler sur le marché belge ou les ré-exporter. Matt Johnston a affirmé : "Croyez-le ou non, mais les Pays-Bas sont l'un des principaux exportateurs de biodiesel à base d'huile de palme, bien que clairement leur climat les empêche de cultive de l'huile de palme. De façon similaire, la Belgique produit du biodiesel à partir de graines de colza, de lin et de moutarde cultivées sur le territoire national, mais elle exporte aussi de larges quantités de carburant produit à partir de noix de coco, d'huile de palme, de soja, de tournesol, d'arachide, de sésame et d'olive."
Le Belgian Biodiesel Board (BBB), représentant les producteurs de biodiesel en Belgique, mentionne que le biodiesel est prometteur et possède bien un potentiel d'exportation. Fons Maes, le secrétaire général du BBB, indique que les 3 usines de biodiesel en Belgique (Néochim à Feluy, Oléon à Ertvelde et Proviron à Ostende) s'approvisionnent essentiellement en colza sur le marché européen. Il précise qu'aujourd'hui, la production atteint près de 700 000 tonnes dont environ 50% sont écoulées en Belgique où un quota a été fixé : le surplus est destiné à l'exportation, notamment en France. D'après lui, il est inévitable que les nouveaux objectifs européens en matière de biocarburants amèneront, à l'avenir, les producteurs à se tourner vers d'autres matières premières que le colza : les critères environnementaux définis au niveau de l'Union européenne seront déterminants pour la politique d'achat de la Belgique.
Le Belgian Biodiesel Board prône d'ailleurs l'introduction d'une mesure qui rendrait obligatoire le mélange de biocarburants et de carburants fossiles : il met en avant l'importance du biodiesel dans la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique. Selon les producteurs de biodiesel, cette mesure s'inscrit dans la perspective visant à lancer définitivement le marché du biodisesel en Belgique. Le BBB explique que le cadre légal actuel permet d'incorporer le biocarburant dans le diesel et l'essence à hauteur de 5,75% d'équivalent énergétique mais aucune obligation n'est prévue en la matière. Le BBB indique également que 70% de la capacité de production totale de l'ensemble des membres présents au sein du BBB (ce qui représente environ 700 000 tonnes) sont aujourd'hui pleinement opérationnels.
(Source : Belga Photo : Renata Atayeva)
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