Alfa Romeo: 8000 immatriculations en 2013 mais des ambitions à la hausse

Alfa Romeo et le groupe Fiat

La marque Alfa Romeo est depuis longtemps liée au groupe Fiat. Seulement, ces dernières années, le groupe italien a commencé une révision complète des stratégies et positionnements de ces différentes marques (Abarth, Alfa Romeo, Fiat, Lancia, Maserati) dont Alfa Romeo a pu pâtir puisqu’à l’heure actuelle la gamme de la marque se cantonne à « deux plus un » modèles est-on tenté de dire : la MiTo et la Giulietta « plus » la 4C, véritable vitrine.

Sans présager de ce qui sera dévoilé début mai et nonobstant les multiples rebondissements de ces derniers mois autour du futur plan produit de la marque (apparition d’un ou plusieurs SUV, nouveau spider développé sur la base de la future génération de Mazda MX-5, retour à la propulsion pour les modèles haut de gamme…), on peut noter qu’Alfa Romeo devrait être positionné comme l’équivalent d’un constructeur allemand premium (Audi, BMW ou Mercedes pour les citer) au sein du groupe Fiat et pouvoir bénéficier de quelques partages avec la marque Maserati, première bénéficiaire de la restructuration du groupe italien en matière de nouveautés (nouvelle génération de Quattroporte, nouvelle Ghibli…).

La réalité des ventes

L’an passé, Alfa Romeo a immatriculé un peu plus de 8 000 véhicules sur le marché français (69 % de Giulietta et 31 % de MiTo). Pourtant, la marque a enregistré un deuxième semestre 2013 nettement moins bon que le premier (moyenne mensuelle de 774 unités sur les six premiers mois de l’année contre 564 seulement sur la deuxième partie). Sébastien Perrais, directeur de la marque en France, nous apporte à ce propos ses explications ci-après.

Bien entendu, un tel niveau de vente est particulièrement faible pour une marque aussi emblématique dont le modèle Giulietta n'arrive qu'en 85e position des meilleures immatriculations en France pour l’année 2013 alors que la MiTo ne figure même pas dans le « top 100 ». On peut aussi considérer cette situation de manière plus positive : la marque italienne dispose sans doute d’un très fort potentiel.

Immatriculations mensuelles Alfa Romeo France 2013 (données CCFA)

Le point de vue d'Alfa Romeo France

C’est la transition entre les MY (« model year ») 2013 et 2014 qui constitue, selon Sébastien Perrais, la principale explication à la baisse des immatriculations des deux modèles de la marque sur la deuxième partie de l’année 2013. Pendant plusieurs semaines, le réseau a dû vendre sur les stocks alors qu’en règle générale la moitié des véhicules vendus résultent de commandes. Ce phénomène a été particulièrement sensible sur les versions haut de gamme TCT. Sébastien Perrais assure d’ailleurs que le phénomène de défaut de disponibilité en nouveaux modèles, typique de l’organisation industrielle d’Alfa, a été gommé sur le début de l’année 2014. Le directeur de marque souligne en outre un mix. version orienté vers les haut de gamme, élément évidemment positif quant au tarif moyen de vente.

Alfa Romeo reste cependant modeste dans ses objectifs pour l’année 2014. La marque espère écouler sur le marché français, lequel constitue son premier débouché à l’export, environ 5 300 Giulietta et 2 700 MiTo, soit un total de 8 000 véhicules correspondant donc à celui de l’an passé… Il faudra ajouter à ce nombre plus ou moins 300 unités de la 4C dont l’approvisionnement dépendra de l’usine (notez que les premières livraisons de la 4C Spider sont prévues pour la fin de l’année, avec probablement une commercialisation autour du Mondial, à l’automne). Précisons toutefois qu’Alfa entend augmenter son pourcentage de ventes aux particuliers afin « de préparer la montée en gamme ». Voilà qui est dit et judicieux.

Lorsque l’on fait remarquer à Sébastien Perrais que les résultats commerciaux de la MiTo nous paraissent décevants face à ceux de ses concurrentes, il nous répond que la MiTo est un modèle apportant « 100 % de conquête » à la marque, qu’il représente 2,7 % d’un segment (B, 3 portes) en chute de trois points en 2013 et que l’objectif 2014 correspondrait à 3,0 % de part de marché.

La 4C a suscité un véritable engouement ces derniers mois. Si ce véhicule ne permet pas de vendre des Giulietta ou MiTo, il permet, toujours selon Sébastien Perrais, « de vendre mieux, le mix étant plus riche ». Il nous annonce « beaucoup d’attente » autour des nouvelles versions Quadrifoglio Verde des Giulietta et MiTo présentée au salon de Genève 2014. Au passage, il nous apprend que les commandes de 4C sont passées à égalité par des Alfistes et des possesseurs de sportives d’autres marques (Porsche, Lotus…).

Rendez-vous début mai prochain

Sébastien Perrais n’allait évidemment pas nous dévoiler le plan attendu début mai prochain. Lorsque nous l’avons interrogé au sujet de la rumeur de l’abandon du projet de spider développé sur la base de la future Mazda MX-5 au profit d’une autre marque du groupe (le nom d’Abarth étant le plus souvent avancé), il n’a pas semblé plus affecté que cela, se bornant à nous indiquer qu’il sait ce qui se prépare en ce moment. Vu qu’il n’y a rarement de fumée sans feu, peut-on imaginer un élargissement du projet à Abarth sans qu’Alfa ne soit privé de « son spider » ? Réponse dans quelques semaines.

Pour accompagner la montée en gamme programmée d’Alfa Romeo – le prix moyen de vente devant rapidement passer de 25 000 € à 30 000 € – le réseau va quant à lui « gagner en qualité de service ». Le réseau, comptant à l’heure actuelle 111 concessionnaires, ne sera pas étendu pour autant, Sébastien Perrais estimant que « le maillage de l’Hexagone est bon ». Le directeur de marque annonce toutefois « davantage de forces de vente exclusivement dédiées à la marque », une évolution rendue possible à partir de 100 véhicules vendus par point de vente.

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