Avant de découvrir une écurie de sport automobile de l'intérieur, j'imaginais au cœur du stand un climat lourd, un sérieux à tout épreuve, des conflits d'intérêt et des mouvements d'humeur. Il n'en est en fait rien. Certes, nous en sommes pour l'instant qu'au stade des essais qualificatifs à 48h de la course elle-même, et même si il ne règne pas une tension extrême chez Saulnier Racing, nous n'en sommes pas encore à nous raconter la blague de Toto derrière l'église, du moins pas quand la voiture est en piste, mais on est très loin du panier de crabes dans lequel je pensais tomber.
L'équipe est jeune, la plupart ne sont au Mans que pour la première ou la seconde fois, et alors que je pensais être considéré comme la cinquième roue du carrosse, je suis très bien intégré et ce sont plutôt les membres de l'équipe qui viennent à moi que l'inverse. Ainsi, Jean-Philippe me raconte ses débuts de tout jeune engineer data (en résumé, il surveille en temps réel toutes les données mécaniques relatives à la voiture) et les sacrifices personnels que nécessite un tel métier.
Eloi, qui vient de chez AER, responsable du moteur, m'explique longuement et avec une patience infinie ses caractéristiques, malgré la lourde charge qui lui incombe.
Pour un peu, je me sentirais presque un membre à part entière de l'équipe. La meilleure preuve est l'adrénaline commence à monter... Pourvu qu'on gagne.
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