3. Le biocarburant Diester

L’élaboration du biodiesel Diester, de la production des graines de colza ou de tournesol jusqu’au consommateur final, fait intervenir de nombreux acteurs de la filière. Le schéma ci-dessous, illustrant le parcours des produits qui sont élaborés à partir des graines oléagineuses, en témoigne.

Le Diester, ou ester méthylique d’huile végétale, est issu de la réaction de "trans-estérification" entre les huiles végétales raffinées et le méthanol selon l’équation : 1 tonne d’huile + 100 kg de méthanol Æ 1 tonne de Diester + 100 kg de glycérine.

Le Diester présente ainsi des caractéristiques physico-chimiques très proches du gazole, contrairement à l’huile végétale qui n’a pas subi de modification physico-chimique. La validation technique de l’utilisation du Diester en mélange avec le gazole a par ailleurs fait l'objet d'une dizaine d'années d'études et d'expérimentations conduites par PROLÉA, filière française des huiles et protéines végétales, en collaboration avec les Pouvoirs publics, l'Institut Français du Pétrole (IFP), l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME), les pétroliers et les constructeurs automobiles dont le groupe PSA PEUGEOT CITROËN.

Aujourd’hui, la plupart des constructeurs de véhicules diesel apporte leur garantie pour une utilisation de gazole contenant jusqu’à 30% de Diester, même si à la pompe, le gazole distribué en contient une proportion inférieure.

Le Diester, biocarburant pour tous les véhicules diesels

Le Diester s'utilise en mélange au gazole et ne nécessite aucune modification au niveau de la motorisation des véhicules. Il représente 80% des biocarburants produits sur notre territoire. On le retrouve déjà en mélange jusqu'à 7% dans le gazole vendu à la pompe : aujourd'hui, 100% des véhicules diesels roulent avec ce faible pourcentage de Diester. Les véhicules de certaines collectivités et entreprises roulent avec un mélange de 30% de Diester et 70% de gazole.

Plus d’une soixantaine de collectivités et d’entreprises utilisatrices sont réunies au sein de l'association PARTENAIRES DIESTER (www.partenaires-diester.com). Cela représente plusieurs centaines de millions de kilomètres parcourus avec ce biocarburant, et 8 000 véhicules qui l'utilisent partout en France. Le caractère renouvelable de ce Diesel vert, sa simplicité de mise en œuvre dans les moteurs existants, et l'absence de surcoût d'investissement, en font une véritable solution d'avenir.

Le Diester : son véritable atout

Le bilan énergétique du Diester est positif. Cela signifie que le Diester restitue plus d’énergie que toute l’énergie qui a été consommée pour le produire. Ce bilan est calculé, du « champ à la roue », c'est-à-dire de la graine jusqu'à l'incorporation du Diester dans le gazole par les pétroliers. Tous les produits utilisés sur la culture du colza ou du tournesol sont donc pris en compte (engrais, produits phytosanitaires, carburants, etc…), et il en est de même au niveau industriel (énergie, transports, etc..).

D’après les études disponibles à ce jour et selon diverses méthodologies, le Diester restitue entre 3 et 5 fois plus d’énergie renouvelable que l’énergie fossile qui a été nécessaire à son élaboration. Par ailleurs, les études d'analyse du cycle de vie sur l'ensemble de la filière démontrent également que le Diester permet de réduire de 50 à 76% les émissions de gaz à effet de serre en comparaison au gazole. Ces estimations prennent évidemment en compte l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre du « champ à la roue », y compris les émissions de gaz à effet de serre liées à l’agriculture.

L’ADEME, sur la base d’une méthodologie de calcul acceptée par l’ensemble des parties prenantes, doit publier courant 2009 une mise à jour des bilans énergétiques et des analyses de cycle de vie des biocarburants en France. Les moyens d'améliorer encore ces bilans énergétiques et gaz à effet de serre sont en œuvre au sein de la filière à travers une « démarche de progrès » mise en place à la fois par l’amont agricole et par les industriels.