La « taxe carbone » était jusque-là une idée largement tolérée. Elle alimentait une bonne conscience apaisant un sentiment de culpabilité inoculé par une culture écologique certainement pavée de bonnes intentions. Mais qui nous promet l’enfer vert budgétaire personnel, tout en jouant le faux-nez d’une sécurité routière qui trouve là l’alibi idéal pour cultiver sa tendance répressive.
Car tout de même, il est des chiffres qui font froid dans le dos. Et qui donnent un aspect bien triste du panier de la ménagère de demain. Lorsque l’on dit demain, c’est vraiment bientôt. Dès 2017. Voici pourquoi.
La contribution climat énergie connue sous l’appellation de taxe carbone a été instaurée en 2014. Elle doit rapporter 2,4 milliards d'euros cette année et 4 milliards l'an prochain. Ses recettes sont assurées d’une progression de 1,9 milliard en 2017, pour atteindre près de 6 milliards. C’est du moins ce qui est écrit dans les documents budgétaires annexés au projet de loi de finances rectificative pour 2015.
Comment est-ce possible ? Le principe consiste à calculer une partie des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques en fonction de leur teneur en CO2. Fixée à 7 euros la tonne de CO2 en 2014 et à 14,50 en 2015, la taxe carbone grimpera à 22 euros en 2016. Puis à 30,50 euros en 2017. Une belle inflation qui va immanquablement toucher le budget de chaque citoyen.
Les notes énergétiques des ménages qui vont du carburant au gaz en passant par le fioul supporteront les deux tiers des surcoûts. Le dispositif va notamment renchérir la taxation du gazole. Il va s'ajouter à d'autres hausses sur ce carburant annoncées pour cette année, mais aussi en 2016 et 2017. Alors, le diesel produit de luxe dès 2017 ?
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