Le 12 mars 2007, Dominique Perben, alors ministre des Transports, de l’Equipement, du Tourisme et de la Mer, avait reçu à Paris ses collègues italiens, Antonio di Pietro, ministre des Infrastructures, et Alessandro Bianchi, ministre des Transports, afin de discuter sur les transports transalpins. Pour le tunnel routier de Tende, considéré comme le "plus vieux tunnel routier d'Europe", un accord binational définitif a été signé afin de le moderniser, de l'élargir pour des questions de sécurité et d’en améliorer l’exploitation : ce tunnel alpin relie les Alpes Maritimes et la province piémontaise de Cuneo.
Le ministère de l'Ecologie explique aussi que cet accord a établi l’engagement respectif de la France et de l’Italie pour la réalisation des travaux de modernisation du tunnel dont l’Italie assurera la maîtrise d’ouvrage. L'ANAS Rome, service équivalent de la direction des routes côté français, sera le seul gestionnaire du tunnel dont l'autorité administrative sera confiée à une commission intergouvernementale franco-italienne. Le coût du projet ? 141,2 M€, financés à 58,35 % par l’Italie et à 41,65 % par la France, avec une répartition par tiers entre l’Etat, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le département des Alpes-Maritimes.
Actuellement, la longueur du tunnel de Tende est de 3 185 mètres (dont 1 485 en France). Les poids lourds ne doivent surtout pas se croiser. Jean-Claude Guibal, député-maire de Menton (sud-est) et rapporteur du projet sur la modernisation de l'ouvrage devant l'Assemblée nationale, indique que c'est un tunnel étroit et sombre et qu'on a l'impression de s'enfoncer dans les entrailles de la terre, des entrailles empruntées par près de 3 700 véhicules par jour et jusqu'à 6 700 l'été, dont une centaine de camions. Le projet de modernisation comprend la construction d'une nouvelle galerie (parallèle à la première) pour permettre une circulation unidirectionnelle dans chacune d'elles. Jean-Claude Guibal souligne que c'est la solution offrant les meilleures garanties de sécurité aux usagers mais il regrette que sa proposition d'une interdiction aux plus de 35 tonnes n'ait pas été retenue, "pour ne pas compromettre les évolutions ultérieures du tunnel" : "Le trafic poids lourds doit se limiter au cabotage local. Nous serons très fermes là-dessus avec nos partenaires lorsqu'il s'agira de définir les règles d'exploitation du tunnel."
Ce tunnel soulève un autre débat : certains considèrent que ces travaux qui débuteront en 2009 vont "ouvrir un nouveau robinet routier." Jean-Pierre Vassallo, maire de Tende (dernière commune française avant le tunnel) met en avant que sécuriser le tunnel est essentiel mais le risque est grand de créer un appel d'air pour les véhicules. Le maire de Fontan, Marius Tourrel, estime qu'il y aura "de gros ennuis": "La route est étroite. Le week-end, c'est déjà l'embouteillage, ça ne va pas s'arranger." Domenico Clerico, maire de Limone Piemonte (jumelle de Tende), considère qu'"il faut poser tout de suite la question des limites de circulation dans le futur tunnel. La réponse est politique." A suivre !
(Source : ministère de l'Ecologie, AFP Photo : Alpes Maritimes)
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