On peut dire qu'il aura fait couler beaucoup d'encre – et il suscitera sans doute encore pas mal de mécontentement. Le droit à l'expérimentation du péage urbain a en effet été adopté par une commission mixte paritaire hier matin. Les villes de plus de 300 000 habitants pourront ainsi en bénéficier... sous certaines conditions.
Passera ? Passera pas ? Le feuilleton avait de quoi passionner les spectateurs. Un coup c'est oui, après validation par les sénateurs en 2009, un coup c'est non, lorsque les députés commission chargés d'examiner le Grenelle 2 décident en février dernier de supprimer l'amendement instaurant le projet initial. Coup de théâtre, c'est à nouveau oui, enfin peut-être, au début du mois de juin lorsque que Roland Ries, maire de Strasbourg et président du GART (Groupement des Autorités Responsables de Transport), réclame appuyé par le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau un réexamen du projet.
Oui, non, peut-être ? Impossible pour le Sénat et l'Assemblée de se mettre d'accord. Dans de pareilles conditions, la loi prévoit qu'une commission mixte paritaire, commission composée de 7 sénateurs et de 7 députés, se réunisse pour trancher. C'est chose faite depuis hier matin : l'expérimentation du péage urbain est désormais définitivement adopté.
Une décision qui n'a pas manqué de faire réagir l’AMGVF (l'Association des Maires de Grandes Villes de France). Dès l'annonce de l'adoption du projet, elle saluait en effet dans un communiqué de presse ce « dispositif supplémentaire au service de la mobilité urbaine conforme au principe de la libre administration des collectivités territoriales ». Michel Destot, président de l’AMGVF, se félicite ainsi de la mise en place d'une mesure capable de réduire les émissions de gaz à effet de serre, jugés responsables de 30 000 morts chaque année. Il précise cependant que l'instauration du péage urbain ne saurait se faire sans une infrastructure adaptée et ajoute qu'il « nécessite le développement de transports alternatifs au service des populations concernées ».
A Londres, un péage urbain est en place depuis 2003. Une étude datée de 2008 et réalisée par la London school of hygiene and tropical medicine a montré qu'il avait permis aux Londoniens de gagner en moyenne 1888 années de vie supplémentaire en raison de son effet positif sur la réduction de la pollution.
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