Le premier radar automatique sur voie « non-rapide » vient d'éclore du haut d'un mât situé rue de Maubeuge, une zone considérée comme accidentogène du centre de Paris. Après une phase test d'un mois, la cabine vient d'être mise en service. Y a-t-il des améliorations ? La vitesse a-t-elle baissé ? Quel est le sentiment des automobilistes ? Nous sommes allés inspecter de près cette nouvelle cabine qui relance la polémique sur l'utilité des radars.
« Des radars dans Paris ? Ce n'est pas une nouveauté. Le périph' et les quais en sont infestés ! ». Des affirmations comme celles de cet automobiliste, on en compte des milliers. Jusqu'ici, Paris intra-muros était encore épargné par ces radars automatiques. . Seules les vois rapides comme le Quai de Bercyet la voie Georges Pompidouétaient surveillées. Les rues dites « classiques » étaient encore en sursis... jusqu'à cette semaine. La préfecture de police avait promis d'y remédier voilà près d'un an. C'est fait.
Radars utiles ou radars pompes à fric ?
Pour quelle raison ? Notamment pour faire taire la polémique sur l'utilité des radars. Le débat n'est pas nouveau. Dès l'installation des premiers radars fixes, des voix s'élevaient déjà pour regretter qu'ils soient installés non pas sur des lieux accidentogènes mais à des emplacements permettant de piéger les automobilistes et de remplir les caisses de l'Etat. Paris avait-elle échappé à ce risque ? Pas vraiment puisque jusqu'alors, les radars étaient essentiellement installés sur des voies rapides (boulevard périphérique et quais). Pas la moindre trace de cabines placées dans une rue étroite bordée par une école, lieu même où elles auraient pourtant toute leur utilité. S'il faut sanctionner, mieux vaut sanctionner les rares conducteurs roulant à 70 km/h dans de telles rues plutôt que ceux en excès de vitesse sur les voies rapides. Dont acte : il n'est jamais trop tard. Paris vient d'inaugurer un radar présenté comme le premier radar automatique « utile » de la capitale.
L'est-il véritablement ? Nous nous sommes rendus sur place pour en juger. Direction rue de Maubeuge dans le 9ème arrondissement de Paris. Même si vous circulez à Paris, peut-être ne connaissez-vous pas cette rue, a fortiori si vous ne vivez pas dans la capitale. Première constatation : s'il ne s'agit effectivement pas d'un grand axe de circulation, nous ne sommes pas non plus en présence d'une petite rue particulièrement étroite. On aurait aimé un geste plus fortement symbolique pour mettre en valeur cette implantation « nouvelle génération ». La voie est donc assez large, en sens unique. Impossible d'y doubler puisqu'elle est bordée par un couloir réservé aux bus. A priori, pas de danger particulier. Pourtant, les statistiques de la sécurité routière indiquent le contraire : entre 2004 et 2006, 11 accidents corporels, dont un mortel, y ont été comptabilisés.
3 flashs en 10 minutes !
Installée bien en évidence sur un mât et balisée 100 mètres en amont par un panneau règlementaire, cette cabine de seconde génération prouve déjà son efficacité. Peut-être pas en terme de sécurité (car il est encore trop tôt), mais certainement en terme de fonctionnement. Lorsque nous nous sommes rendus sur les lieux, le radar s'est déclenché à trois reprises en moins d'un quart d'heure. A la décharge des contrevenants, cette rue du centre ville est très roulante et piégeuse. Les automobilistes sont généralement surpris de ne pas apercevoir le radar, car ce dernier est situé à environ 3 mètres de hauteur sur un mât. Phénomène coutumier à l'apparition d'un nouveau radar, on dénote de gros ralentissements, voire des freinages violents à l'approche de la cabine.
Efficace ou pas ?
La majorité des riverains et des habitants du quartier perçoit d'un bon œil l'arrivée de ce garde fou. « Le quartier est très dangereux pour les piétons et les bicyclettes, il y a généralement beaucoup d'accident dus à la vitesse. S'il faut en venir à cela pour diminuer la vitesse, alors tant mieux » confie un commerçant de la rue de Maubeuge. La préfecture de police de Paris confirme ces arguments en expliquant « Si cette cabine s'avère avoir des effets bénéfiques sur l'accidentologie de ce type d'infrastructure, des petites sœurs risquent de pousser aux quatre coins de la capitale ». Personne ne devrait s'en plaindre s'ils sont placés sur des lieux accidentogènes. Pas nous en tout cas : nous sommes favorables à la mise en place de tels radars et opposés à ceux, et ils sont encore les plus nombreux, installés sur des tronçons de routes non dangereuses.
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