En effet, lorsque les responsables Dacia réfléchissent à un nouveau produit, ils le font avec les responsables Produit de Renault, histoire de ne pas se concurrencer frontalement. Mais on peut tout de même douter de la parfaite complémentarité des produits sur tous les marchés car, ne l’oublions pas, Dacia est avant tout un produit destiné aux pays émergents et parfois badgé Renault. Schizophrénie. Comment penser un produit global qui doit véhiculer les valeurs de Renault dans des pays où Dacia n’existe pas sans que ce même produit n’entre en concurrence avec les produits Renault sur d’autres marchés ?
Mais le défi le plus important que devra relever Dacia consiste à adopter une évolution maîtrisée de sa gamme et de ses modèles. Placé sur un segment Low Cost qui va se garnir et coincé par le positionnement populaire de Renault, Dacia ne peut pas, au risque de marcher sur les platebandes du cousin au Losange, « monter naturellement en gamme » comme le veut le cycle naturel des marques automobiles. Les dirigeants en sont conscients et disent vouloir conserver la philosophie actuelle de la voiture essentielle et pratique au prix le plus juste. Précisons quand même qu’un des atouts de la Logan repose dans sa méthode de production simplifiée facilement exportable (8 usines existent à travers le monde). Bref, Dacia est une marque « jeune » qui doit aujourd’hui inventer son avenir en refusant les canons habituels de l’évolution. Gros challenge qui peut ne pas réussir.
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