Mr Philippe* est un conducteur normal. A 75 ans, sa vie d'automobiliste est tout à fait paisible, avec 12 points toujours en sa possession. Jusqu'à ce jour d'été 2005 où, alors qu'il devait bêtement regarder à travers son pare-brise au lieu de surveiller son compteur de vitesse avec anxiété comme tout bon conducteur du 21ième siècle qui se respecte, il s'est fait flashé par un radar mobile au volant de sa Peugeot 407. Vitesse autorisée : 110km/h. Vitesse constatée : 117, ramenée à 111km/h.
L'infraction, même si elle peut paraître légère, est réelle : l'article R413-14 alinéa 1 et 2 a bien été transgressé, il a fait un excès de vitesse inférieur à 20km/h sur une route où la vitesse maximum autorisée est supérieure à 50 km/h. 1km/h en trop, c'est 1km/h en trop : c'est scientifique, froid et pas très pédagogique mais c'est la loi et Mr Philippe paye l'amende.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Le mois dernier, on sonne à sa porte et Mr Philippe se retrouve face à... un huissier, venu lui remettre en main propre une citation à comparaître au tribunal le mois prochain pour cette même infraction.
D'un côté, on peut se dire que c'est plutôt une bonne nouvelle : cela signifie que les caisses de l'Etat sont suffisamment pleines pour payer un huissier pour une telle infraction et que nos tribunaux ne sont pas saturés. D'un autre, on peut craindre ce qu'on encourre pour avoir grillé un stop. La restauration de la peine de mort, peut-être ?
*Le nom du contrevenant a été changé.
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