Dans ma news du mercredi 24 janvier, je vous rapportais le discours du président George W. Bush : il évoquait ses projets pour faire baisser la pollution aux Etats-Unis, le pays qui est le premier émetteur de gaz à effet de serre (GES). Les Etats-Unis sont responsables de près d'un quart des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), le principal des gaz à effet de serre liés à la consommation de pétrole, de gaz et de charbon.
Les écologistes ont été déçus par le discours de Bush : pour eux, le président pense davantage à l'indépendance énergétique des Etats-Unis qu'à la lutte contre le réchauffement climatique. Le plus haut responsable du climat aux Nations unies, Yvo de Boer, espère toujours que les Etats-Unis rejoindront les négociations climatiques multilatérales engagées sous l'égide de l'Onu. Il explique : "Essayer de combattre le changement climatique sans la participation des Etats-Unis n'a pas de sens". C'est pourquoi les ONG environnementalistes ne sont pas satisfaites. Eileen Claussen, présidente du Pew Institute on Global climate change, estime que "les mesures annoncées ne visent que le secteur des transports, responsable d'un tiers environ des émissions américaines de GES. Si nous voulons vraiment lutter de manière raisonnable, il nous faut une approche à la fois économique et contraignante." Jennifer Morgan, experte Climat-Energie de l'ONG E3G située à Londres, a ajouté que Bush "est complètement à la traîne de l'opinion américaine et du Congrès, désormais prêts à agir contre le changement climatique, c'est-à-dire au-delà des seules initiatives technologiques. L'approche sérieuse consisterait à adopter des réductions obligatoires et à accroître l'efficacité énergétique et la part des énergies renouvelables." Steve Sawyer, responsable Climat à Greenpeace international, a déclaré : "Il s'est arrangé pour continuer d'éviter le problème, garantissant aux fermiers américains de nouvelles subventions sous couvert d'agir en faveur de la crise énergétique. Mais rien n'indique que ça aura le moindre effet sur les émissions américaines et en l'absence d'objectifs contraignants, il n'y aura aucun moyen de le mesurer."
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