Les stations-service sont dans le collimateur en ce moment ! La Commission européenne a en effet proposé un projet législatif destiné à garantir le captage et le recyclage des vapeurs d'essence nocives qui se dégagent au cours du ravitaillement en carburant des voitures dans les stations-service. Les pompes à essence de nombreuses stations-service de l'Union européenne vont devoir disposer d'équipements permettant de récupérer 85 % au moins de ces vapeurs.
La Commission européenne explique que les vapeurs d'essence contiennent un mélange d'hydrocarbures comme du benzène, une substance cancérogène pour l’être humain pour laquelle il n’existe pas de seuil de sécurité connu (une valeur limite fixée pour la qualité de l'air concernant le benzène sera appliquée dans l'Union européenne en 2010).
Les vapeurs d'essence contribuent ainsi à la formation d'ozone au sol (appelée "smog"), qui est l'un des polluants atmosphériques les plus nocifs pour l'environnement et la santé humaine. Les hydrocarbures réagissent dans l'atmosphère afin de former l'ozone au sol qui peut être transporté sur des centaines de kilomètres dans l'air. Contrairement à la couche d'ozone stratosphérique nous protégeant contre les rayonnements ultraviolets nocifs, l'ozone troposphérique est néfaste pour la santé humaine et les écosystèmes.
Chez l'homme, l'exposition à l'ozone a des effets qui vont de l'irritation des voies respiratoires au décès des sujets les plus fragiles. Aucun niveau d'exposition à l'ozone ne présentant aucun danger n'a encore été déterminé. En ce qui concerne l'environnement, les dommages causés par l'ozone constituent le problème de pollution atmosphérique régionale le plus grave qui affecte les forêts, la végétation et les cultures agricoles en Europe.
Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l'Environnement, a souligné : "Cette proposition de la Commission européenne améliorera la santé des citoyens européens. Elle contribuera à relever les niveaux de qualité de l'air en limitant les émissions de deux polluants nocifs : l'ozone troposphérique et le benzène."
Texte législatif
La Commission européenne a précisé en quoi consisterait ce texte législatif : en vertu de la directive proposée, les pompes à essence de toutes les stations-service nouvellement bâties ou ayant connu une rénovation importante et dont le débit est supérieur à 500 m3 d’essence par an devront être dotées de systèmes de la phase II de la récupération des vapeurs d'essence ou "PVR – phase II" (Petrol Vapour Recovery). Toutes les stations-service, quelle que soit leur taille, implantées en dessous de locaux d'habitation, devront également installer ces équipements. Et les stations-service actuelles de plus grande taille, dont le débit est supérieur à 3 000 m3 par an, devront appliquer la PVR – phase II d'ici 2020.
Les équipements PVR – phase II sont déjà mis en place dans les stations-service de près de 50% des États membres. La directive proposée étendra ces systèmes à l'ensemble de l'Union européenne, ce qui permettra de diminuer davantage les rejets polluants.
Le fonctionnement de la PVR – phase II est le suivant. À l'intérieur du réservoir d'essence d'une auto, des vapeurs d'essence s'accumulent au-dessus de l'essence liquide. Quand le véhicule est ravitaillé en carburant, ces vapeurs sont déplacées et s'échappent dans l'atmosphère. Le système de PVR – phase II capte ces vapeurs libérées en créant une dépression aspirant les vapeurs et les renvoie, par le tuyau de distribution, soit vers un réservoir de stockage souterrain aménagé sur le site de la station-service soit directement vers la pompe à essence : cette dernière technologie est plus récente et ne nécessite aucune modification des canalisations souterraines de la station-service.
La Commission européenne a souligné que tous les États membres devaient prendre des mesures afin de s'attaquer à la pollution par l'ozone dont les concentrations actuelles dépassent largement, dans toute l'Union européenne, les valeurs cibles fixées par la Communauté pour la protection de la santé. La pollution de l’air dans l’Union européenne, et notamment celle due aux particules fines et à l'ozone troposphérique, est responsable selon les estimations du décès prématuré d'environ 370 000 citoyens chaque année et réduit l'espérance de vie moyenne de 9 mois.
Cette proposition va désormais être soumise au Conseil et au Parlement européen pour examen dans le cadre de la procédure de codécision.
(Source : Commission européenne Photo : Elaflex)
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