Vendredi 2 octobre 2015

Caradisiac décrypte les nouvelles mesures de la sécurité routière

Les mesures annoncées par Manuel Valls en bref

Vendredi 2 octobre à midi


  • + 500 radars (tous types confondus) sur les routes dans les 3 ans, pour passer de 4 200 à 4 700 dispositifs,
  • installation de milliers de « radars-leurres », afin de quadrupler le nombre de zones couvertes par le système automatisé,
  • les radars mobiles-mobiles davantage utilisés, via le recours à des prestataires privés,
  • l'apparition de radars multifonctions, capables de surveiller par exemple le respect des lignes blanches, comme des distances de sécurité.
  • voitures de fonction : les organisations qui ne dénonceront pas les conducteurs en infraction paieront une amende de 650 euros,
  • le développement de la vidéoverbalisation,
  • recours aux drones pour détecter les comportements dangereux,
  • instauration d'un contrôle technique pour les deux-roues en cas de vente,
  • port de gants homologués obligatoire pour les conducteurs de deux-roues,
  • port du casque obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans à vélo.

« Tout faire pour sauver des vies ! », c'est par ce message que Manuel Valls a débuté ses annonces concernant le nouveau plan gouvernemental pour améliorer la sécurité routière, ce vendredi matin Le Premier ministre, qui présidait le Conseil interministériel de la Sécurité routière (CISR), a ainsi dévoilé 22 mesures, dont les principales concernent sans surprise le système des radars automatiques.


Il est alors prévu de multiplier par quatre le nombre de zones surveillées par les automates, sur les trois prochaines années. Pour rappel, aujourd'hui, il y a 4 200 radars en services. Il y en aura 500 de plus d'ici aussi trois ans, pour arriver à un parc de 4 700 radars, tous types confondus (des radars fixes, mobiles, autonomes, feux rouges...). Grosse surprise ce vendredi matin : ce sont en fait des milliers de radars-leurres qui viendront également compléter le dispositif. On parle de 10 000, 12 000, voire 15 000 radars-leurres installés, toujours en trois ans.

Il s'agira ainsi de multiplier sur le bord des routes la présence de cabines, non pourvues systématiquement de véritables radars à l'intérieur. Et bien sûr, il s'agira de faire tourner les équipements, si bien que les usagers, toujours avertis par des panneaux (même quand il s'agira de simples leurres), ne sauront pas quand il s'agit de cabines actives ou pas.

Autre annonce majeure : afin de renforcer l'utilisation des radars mobiles nouvelle génération (RMNG), ces mobiles-mobiles capables de flasher dans le flot de la circulation, et pas seulement à l'arrêt sur le bord des routes, leur conduite, aujourd'hui assurée par des agents des forces de l'ordre, sera confiée à des prestataires privés. Le recours aux entreprises 'est déjà largement développé dans le cadre du contrôle automatisé. C'est une énorme étape supplémentaire qui sera franchie si cette mesure se met vraiment en place.

Enfin, comme on le pressentait, les conducteurs de véhicules de société qui échappent le plus souvent à une partie des sanctions à la suite d'un PV-radar, en l'occurrence ils sont le plus souvent dispensés de retraits de point(s), sont dans le collimateur du gouvernement. La vingtième mesure du plan gouvernemental prévoit ainsi la création d'une amende de 650 euros dans le cas où les patrons refuseraient de ne pas désigner les conducteurs. « Cette contravention de non-révélation serait un véritable scandale ! », s'emporte Caroline Tichit, avocate spécialisée dans le code de la route, car « la preuve de la culpabilité incombe au ministère public dans notre droit pénal ». Ce n'est donc pas aux patrons de rapporter cette charge de la preuve... Le délégué interministériel de la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, a eu beau nous assurer que la mesure tenait juridiquement, nous restons, compte tenu de la Constitution et des textes en vigueur, plutôt circonspects quant à la légalité d'une telle mesure...

La vidéoverbalisation, c'est à dire le contrôle des infractions via des caméras, va également se renforcer, nous a-t-on précisé ce vendredi, sans donner davantage de détails. Le contrôle par drones des comportements dangereux va aussi être testé, avec l'objectif de remplacer le contrôle effectué aujourd'hui via les hélicoptères, une surveillance ceci dit plutôt marginale.

Des mesures visent également les usagers vulnérables : le port de gants homologués sera obligatoire pour les conducteurs de deux-roues, et le port du casque le sera aussi pour les enfants de moins de douze ans à vélo. A noter qu'un contrôle technique pour la vente des deux-roues sera instauré dans les deux ans.

Ce direct est réalisé en partenariat avec Plussh,"le live stream made in France".