Situation sous tension à l'usine Mia Electric. La carrière de l'iconoclaste véhicule des Deux-Sèvres n'est décidément pas un long fleuve tranquille. Sauvé du naufrage de Heuliez avec un montage entre un consortium d'investisseurs coréen Focus Asia, qui détient 88% des parts, et une région Poitou-Charentes qui a acquis les 12% restants, il a peine à garder la tête hors de l'eau. Car les salaires ont du mal à être versés et les fournisseurs attendent d'être payés. Et pourtant, le carnet de commandes se porte bien.
C'est sans doute sur ce paradoxe que sera interrogé la patronne des lieux Michèle Boos. Cette dernière n'a pas nié avoir reçu une convocation de la part du tribunal de commerce de Niort. Ce dernier lui demandera de s'expliquer sur les difficultés de l'entreprise et ce dans une ambiance générale plombée par des référés devant le conseil des Prud'hommes sur le paiement des salaires et des primes tandis que pas moins de 4 millions d'euros sont attendus par les fournisseurs. Du coup, ces derniers refusent de livrer les pièces et matériaux nécessaires à la production d'un véhicule qui a reçu pas moins de 274 commandes facturées.
Le contexte politique tourne aussi à l'aigre. La sémillante présidente de région, Ségolène Royal, a commencé à prendre ses distances … « Aujourd'hui, les fournisseurs ne sont pas tous payés » a-t-elle reconnu sur France 3. « Le paradoxe, c'est que Mia a une commande de 250 voitures et que la fabrication est ralentie. J'ai demandé à la présidente de Mia, l'actionnaire majoritaire de payer les salaires. Je n'accepte pas que des salariés qui travaillent ne soient pas rémunérés. Ensuite, de mobiliser, comme elle s'y était engagée, avec son partenaire coréen, les cinq millions d'euros qu'elle avait promis d'injecter dans l'entreprise. Il faut que chacun prenne ses responsabilités ». De son côté, Mme Boos a précisé : « Nous attendons par ailleurs 3,4 millions d'euros de rentrées à travers les commandes passées. » La suite au prochain numéro...
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