Ce soir chicanons dur, chicanons grave à l’occasion de l’ouverture, demain, du Salon de Pékin, rendez-vous de plus en plus incontournable, comme nous l’expliquait ce midi Pierre dans son Midi Pile.


Car trop souvent encore est répandue l’idée, fruit d’un eurocentrisme bien ancré dans les mentalités, que les Chinois ne font que copier (notamment en matière automobile). Déjà, en soi, l’argument est un peu court, la copie étant une pratique extrêmement répandue et certainement pas l’apanage des Chinois. Alors que les Chinois copient ! Mais, surtout, taxer la Chine de ne savoir que copier, c’est oublier un peu vite l’immense héritage que la Chine a légué au monde entier, à l’Europe en particulier, au long de l’histoire.


Heureusement, de nombreux ouvrages permettent depuis plusieurs années maintenant de réaliser l’énorme apport du peuple chinois à travers les âges. Un exemple, parmi tant d’autres ? « Plusieurs auteurs [Temple, 2007 ; Pomeranz, 2000 ; Hobson, 2004], utilisant les travaux de Needham et Ling [1965], considèrent que la Chine serait pionnière en matière de pistons et de propulsion, en partie du fait de sa connaissance précoce de la poudre et de son utilisation militaire. De fait il semble reconnu que Watt (l’inventeur consacré de la machine à vapeur – ndlr) s’était inspiré d’une machine de Wilkinson, lui-même reprenant des dessins d’un vulgarisateur chinois, Wang Chen, publiés des 1313 [Hobson, 2004, p. 208] ». Cette citation est tirée du livre de Philippe Norel, L’Histoire économique globale (éd. du Seuil, 2009).


Pour ceux qui souhaiteraient éventuellement approfondir la question, existe également l’excellent Adam Smith à Pékin de Giovanni Arrighi (éd. Max Milo, 2009), lequel, comme le livre de Norel, est rempli de références.