Il n’est plus nécessaire de dénombrer les artistes contemporains qui ont utilisé la matière automobile voire une automobile pour réaliser une œuvre ; ils sont trop nombreux.
Mais dans l’ensemble des œuvres utilisant l’automobile comme base, comme support, on pourra toujours jouer d’un critère pour orienter notre jugement.
Car le support compte. Et le choix, motivé, du support compte tout autant, sinon davantage. Il ne viendrait à l’esprit d’aucun artiste d’utiliser un livre édité par la maison Gallimard pour une installation sans qu’il soit conscient de la portée symbolique d’un tel choix. Mais lorsqu’il s’agit d’automobile, un artiste peut se montrer moins affûté. Aussi un artiste digne de ce nom ne choisira-t-il pas par hasard son matériau. Par exemple, s’il cherche un monospace, il se demandera s’il optera pour un Renault Espace première génération (mettons un 2000 GTS) ou un Renault Espace de l’actuelle génération. Et pas seulement pour des questions budgétaires… Car ces deux générations n’ont que peu de rapport entre elles. L’Espace premier du nom introduisait un rapport nouveau à l’automobile lorsque l’actuelle génération de l’Espace est par exemple devenue une institution.
Il y a trop de formes différentes et trop de significations et représentations associées à une automobile pour qu’un artiste qui fait de l’automobile son matériau ne s’y intéresse pas.
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